Conséquence logique de son vote contre la fusion en mai dernier, Dominique Carré, conseiller municipal (EELV) de Pierrefitte-sur-Seine, a annoncé jeudi dernier la démission de son mandat à la veille de l’entrée en vigueur de la commune nouvelle de Saint-Denis.
“Depuis un certain temps, je questionne la notion de légitimité“, a fait savoir en préambule Dominique Carré, le 12 décembre dernier, au terme du dernier conseil municipal de la commune de Pierrefitte qui deviendra le 1er janvier, une “commune déléguée” rattachée à celle de Saint-Denis. “Je me sens illégitime à participer à cette nouvelle instance“, a justifié l’élu pierrefittois (EELV) pour annoncer sa démission.
“Le consentement n’ayant pas été recueilli, il ne peut y avoir de légitimité“
Avec la fusion, un “super conseil municipal” réunira pendant une année de transition, de janvier 2025 à mars 2026, les 94 conseillers municipaux (55 Dionysiens et 39 Pierrefittois) des deux villes. “Le consentement n’ayant pas été recueilli, il ne peut y avoir de légitimité. Cela me heurte profondément et renforce la défiance de la population à l’égard des politiques“, a-t-il insisté. “Ni dans notre programme du premier tour, ni dans celui présenter conjointement par les socialistes et les écologistes au second tour, il n’a été question d’un quelconque rapprochement avec une des villes limitrophes et encore moins d’une fusion“, a-t-il encore rappelé en référence au scrutin municipal de 2020.
“La proposition de création d’une nouvelle commune Pierrefitte-Saint-Denis, appelée Saint-Denis, a été entérinée par le seul vote du conseil municipal au printemps 2024. Certes, une information a été donnée à la population et quelques rencontres se sont tenues. Mais quelle légitimité peut avoir une telle décision si importante et si lourde de conséquences pour les Pierrefittois et Pierrefittoises ?“, interroge Dominique Carré. Ce même raisonnement l’avait conduit à voter contre la fusion lors de ce conseil municipal comme il l’avait alors expliqué à 93citoyens.
“Nous avons eu plus de moments d’accord que de désaccord“
Par sa décision, qui prendra effet le 31 décembre à minuit, Dominique Carré met un terme à 35 ans d’engagement politique au plan local, marqués par une participation à quatre mandats municipaux, dont un dans l’opposition et quatre mandats au sein de l’intercommunalité Plaine commune.
Si Didier Rastocle, adjoint (EELV) à l’écologie, a notamment salué le “courage et la cohérence” de Dominique Carré, le maire (PS) de Pierrefitte-sur-Seine, Michel Fourcade, a rappelé qu’il avait siégé sur les bancs de l’opposition durant le mandat notamment de Catherine Hanriot (1998-2008). “Tu as été dans la majorité un peu grâce aux socialistes. À ce moment-là, vous [EELV] aviez un groupe important (…). En 2020, des choix différents ont été faits et les résultats ont été ce qu’ils ont été“, a-t-il précisé. “Nous avons eu plus de moments d’accord que de désaccord, mais cela fait aussi partie de la démocratie“, a conclu l’édile regrettant qu’il n’aille pas au bout de son mandat en 2026.
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