Les personnels de l’Institut Montalembert de Nogent-sur-Marne se sont mis en grève ce mardi matin, pour protester contre la nomination d’une nouvelle direction. Les parents, eux, sont inquiets.
La nomination d’une nouvelle direction à la rentrée de septembre a mis le feu aux poudres à l’Institut Montalembert de Nogent-sur-Marne. En cause, des inquiétudes sur les méthodes de management de la personne qui doit prendre les rênes de cet établissement d’enseignement catholique. En colère, les membres du CSE ont lancé une pétition sur MesOpinions, destinée à la Congrégation Romaine de Saint Dominique.
“L’ensemble du personnel est surpris et inquiet quant à cette nomination. Surpris quand nous avons pris connaissance de la gestion de l’Institut Jeanne d’Arc de Montrouge par (…) durant ses six années de direction : gestion autoritaire, management par la terreur, 75-80% du personnel OGEC qui ont quitté leur poste, quatre procédures prudhommales en cours, un nombre important de demande de mutations de professeurs en cette fin d’année scolaire… en dépit de signalements à l’inspection du travail que la Tutelle et la direction diocésaine n’ont pas pris en compte. L’ensemble de ces éléments nourrit notre inquiétude pour nous, personnel de l’établissement, mais aussi pour l’avenir de l’Institut Montalembert. Une direction anxiogène et autoritaire aura un effet sur la qualité de l’enseignement et des projets dispensés et proposés à l’Institut Montalembert auxquels de nombreux parents sont attachés et sont possibles grâce à la très bonne entente avec la direction actuelle”, motivent les personnels qui ont obtenu à ce jour environ 750 signatures en ligne.
La pétition est soutenue par le syndicat Snep-Unsa. “L’Inspection du travail, qui est intervenue maintes fois pour relever les graves manquements, a, dans une mise en demeure adressée à l’établissement en mars 2022, signalé un accroissement important de la rotation du personnel et des arrêts de travail. Un rapport suite à une enquête RPS indique également « qu’une proportion non négligeable des participants aux entretiens non déclarés en accident du travail a témoigné d’effets sur la santé de situations de travail et relations sociales dégradées »;« malaises, angoisses, cauchemars, harcèlements, signes d’épuisements professionnels (pleurs pendant le sommeil, réveils difficiles, peur de perdre la tête, souvent triste, augmentation des consommations de tabac et/ou alcool, s’écrouler de fatigue le soir, impression de ne rien faire en profondeur et mésestime professionnelle de soi, peur de ce qui va tomber dessus » .« Ces symptômes ont été rapportés par une vingtaine de salariés entendus, tous statuts confondus », rapporte le syndicat dans un communiqué.
Le Snep Unsa a interpellé le recteur de la région académique pour “demander une enquête administrative sur les réalités des faits à Montrouge”, et demander “à ce que la rectrice de Créteil ne donne pas son agrément sans les résultats de cette enquête.”
En parallèle, une pétition de soutien à la personne incriminée a été lancée début mai sur Change.org, estimant que cette personne a été injustement incriminée. La pétition, signée à ce jour par un peu plus de 600 personnes, est suivie de commentaires de soutien de la part de professeurs et de parents d’élèves. “Je suis prof à JDA et je travaille avec (…) depuis son arrivée à l’institution JDA et je suis complètement choquée par ce déferlement de haine et d’acharnement, quel harcèlement ! Je rejoins (…) et je démonte ces informations et je lui apporte tout mon soutien. Sachant combien elle œuvre pour le bien-être de la communauté éducative”, témoigne un enseignant. “Maman correspondante depuis 2 ans au collège, j’ai pu rencontrer (…) à plusieurs reprises lors de réunions et aux conseils de classe. (…) a toujours été disponible, à l’écoute des parents et soucieuse de bien faire”, témoigne une mère d’élève.
Ce mardi matin, une AG était organisée, suivie d’une manifestation, sous la pluie. Du côté des parents, on ne sait pas trop à quoi s’en tenir, mais la situation est anxiogène. “Cela fait des années que la direction est stable”, témoigne un père d’élève, inquiet.
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