Santé | Ile-de-France | 30/05
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Ile-de-France : le moustique-tigre surveillé comme du lait sur le feu avant les JO

Ile-de-France : le moustique-tigre surveillé comme du lait sur le feu avant les JO © wcc-james-gathany

Dengue, chikungunya, Zika… Autant de virus pas très sympas transportés par le moustique-tigre, désormais bien installé en Ile-de-France. Pour éviter une catastrophe sanitaire pendant les Jeux olympiques, l’Agence régionale de santé (ARS) poursuit ses campagnes de surveillance renforcée tambour battant.

Aux abords du Stade de France (Seine-Saint-Denis), où se dérouleront différentes épreuves olympiques comme celles d’athlétisme, l’une des disciplines reines, Kevin Meignan vient faire le relevé d’un piège pondoir installé il y a quelques semaines dans une allée bordée d’herbe. Ce seau – potentiel site de ponte – contient de l’eau et un carré de polystyrène, qui sera le support de la ponte. Il est recouvert d’une grille métallique pour éviter que le polystyrène ne s’échappe hors du piège. “L’objectif est de surveiller la présence du moustique-tigre”, confie le responsable de lutte anti-vectorielle pour l’Agence régionale de démoustication (ARD), opérateur de l’Agence régionale de santé (ARS) en Ile-de-France. “Ces dernières années, la population de moustiques-tigres a complètement explosé, partout en Ile-de-France. Donc forcément, le risque sanitaire augmente”, prévient Kevin Meignan.

Éviter les larves

Depuis le 1er mai et jusqu’au 30 novembre, principale période d’activité de ce moustique vecteur de maladies, les autorités sanitaires vont en effet scruter la présence de l’Aedes albopictus – son nom scientifique-, multiplier les messages de sensibilisation et déclencher d’éventuelles opérations de démoustication. “Dans ce laps de temps, on viendra tous les mois relever le polystyrène contenu dans le piège pour l’étudier en laboratoire afin de savoir s’il y a des oeufs de moustique-tigre et, s’il y en a, combien”, poursuit Kevin Meignan. En relevant le piège, il déverse un produit biologique dans l’eau “pour éviter tout développement potentiel de larves”.

Record depuis avril

Arrivé dans l’Hexagone en 2004, le moustique-tigre s’est progressivement implanté sur une grande partie du territoire métropolitain. Au 1er janvier, il était présent dans 78 départements sur 96. Potentiellement vecteur de virus tels que la dengue, le chikungunya et le Zika, il est notamment installé dans l’ensemble de la région Ile-de-France.

Mi-avril, les autorités sanitaires ont alerté sur une situation inédite : un record de cas importés de dengue – près de 1 700 – recensés en France métropolitaine depuis début 2024. Depuis, le record atteint sur toute l’année 2023 (2 019) a été battu. Ces cas importés concernent des personnes ayant voyagé dans les régions du monde où circule ce virus de manière endémique : les Antilles françaises et plus largement cette année l’Amérique latine et les Caraïbes.

Comme “le nombre significatif de cas importés pourrait entraîner la mise en place dans l’Hexagone de chaînes de transmission autochtones”, le directeur général de la Santé Grégory Emery a appelé à la plus grande vigilance.

Pour rappel, un “cas autochtone” signifie que la personne n’a pas voyagé dans des zones où le virus circule largement mais a été piquée par un moustique s’étant infecté au contact d’un voyageur contaminé.

Éviter les eaux stagnantes

Les messages de prévention seront “d’autant plus importants que dans les toutes prochaines semaines la France accueillera” les Jeux olympiques et paralympiques, lors desquels “beaucoup de voyageurs vont venir sur le territoire métropolitain”, a rappelé le directeur général de la Santé. En prévision, le dispositif de surveillance est donc, cette année, “renforcé”, assure l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France.

Des informations de sensibilisation et de prévention à destination des voyageurs au départ ou à l’arrivée de zones d’endémie seront notamment diffusées dans les aéroports.

Plus de 500 pièges pondoirs seront aussi positionnés dans toute la région. “Cette année, on a privilégié des lieux de grands rassemblements”, souligne Cécile Somarriba, directrice de la veille et de la sécurité sanitaire à l’ARS. Ces pièges seront déployés autour du Stade de France, du village olympique, ou encore de certaines “fan zones”.

L’ARS incite aussi les particuliers à supprimer les eaux stagnantes, gîtes potentiels de reproduction, à l’intérieur et autour de leurs habitations. “Il y a des gestes simples qui permettent de réduire l’implantation du moustique-tigre”, assure Cécile Somarriba, tout en reconnaissant qu’il s’agit d’un “enjeu majeur” pour la région Ile-de-France. Un vrai défi, alors que la pluie ne cesse de tomber depuis plusieurs semaines, remplissant allègrement tous les récipients qui trainent. Autant de réservoirs pour les larves…

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