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Transports | Ile-de-France | 08/08
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Ile-de-France : l’expérimentation des taxis volants reportée à l’automne

Ile-de-France : l’expérimentation des taxis volants reportée à l’automne © Nikolay Kazakov

Les promoteurs des “taxis volants” électriques, qui voulaient profiter de la vitrine des Jeux olympiques pour des vols d’expérimentation à Paris, y ont renoncé faute de certification des moteurs dans les temps, ont-ils annoncé jeudi à l’AFP.


Le gestionnaire d’aéroports Groupe ADP et la start-up aéronautique allemande Volocopter visent désormais un vol “d’ici à la fin de l’année” depuis une plateforme flottant sur la Seine à Paris. Ils prévoient d’organiser des démonstrations avec un prototype, sans passager, jeudi et dimanche à l’aérodrome de Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines).

La certification du Volocity, l’engin conçu et fabriqué par Volocopter, a subi un “décalage de quelques semaines” lié à ses moteurs, a expliqué Edward Arkwright, le directeur général exécutif du Groupe ADP, qui gère des aéroports et des aérodromes de la région parisienne, dont Paris-Charles-de-Gaulle et Orly.
Initialement, ADP et Volocopter, soutenus par la région Ile-de-France, souhaitaient effectuer des vols à partir d’une plateforme aménagée, amarrée à un quai sur la Seine au niveau d’Austerlitz, dans l’est de la capitale, en capitalisant sur l’attention mondiale portée aux Jeux olympiques.

Le but, à terme, est de démontrer la faisabilité d’un nouveau mode de transport en zone urbaine dense, en faisant circuler ces appareils à décollage et atterrissage vertical (VTOL en anglais) entre plusieurs “vertiports“. Le projet avait déjà vu ses ambitions révisées en baisse ces derniers mois, Volocopter n’ayant pas obtenu une certification de l’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) pour accueillir des passagers payants.

Le PDG de Volocopter, Dirk Hoke, a attribué ce nouveau retard à “un sous-traitant américain qui n’était pas capable de fournir ce qu’il avait promis”. Les moteurs devant équiper l’engin prévu à Austerlitz ont dû être renvoyés aux Etats-Unis afin d’être contrôlés. “Ils vont revenir la semaine prochaine, mais pas à temps pour faire les vols depuis la barge” avant la fin des Jeux, a-t-il précisé. “On est un peu déçus, mais en tout cas on avait dit qu’on ne ferait aucun accommodement avec la sécurité”, a ajouté M. Arkwright. L’aéronef à deux places, dont celle du pilote, est équipé de batteries alimentant 18 rotors disposés en couronne au-dessus du cockpit.

Un projet dénoncé à gauche

Ce projet a rencontré l’hostilité des élus municipaux de Paris, de la majorité comme de l’opposition. La mairie, parlant d’une “aberration écologique”, avait même contesté en justice l’arrêté publié le 9 juillet par le ministère des Transports et autorisant la création de l’“hélistation” d’Austerlitz. Le 24 juillet, le Conseil d’Etat saisi en référé avait donné tort à la municipalité, en attendant une décision sur le fond censée intervenir à l’automne.

De son côté, la présidente du groupe communiste à la région, qui dénonce le projet depuis le départ, fustige la volonté de le poursuivre. “Assurément, Volocopter – qui a frôlé la faillite début 2024 – cherche à rassurer les investisseurs. Le constructeur allemand souhaite utiliser les Jeux, le château de Versailles et l’argent public pour gagner des marchés à travers le monde, dont en Arabie Saoudite. Il ne s’agit pas, de notre point de vue, du rôle d’ADP détenu à 51% par l’Etat, ni de la Région, ni d’un bon usage de l’argent public. Le report de l’expérimentation parisienne constitue toutefois un échec pour les porteurs du projet qui ont usé de leur réseau d’influence pour contourner les avis défavorables de la commission
d’enquête publique en février 2024 et de l’autorité environnementale à l’automne 2023. Pour passer outre ces avis négatifs, un accord ministériel a été délivré le 9 juillet par le Ministre des transports démissionnaire, après plusieurs mois d’hésitations. L’absence d’autorisation n’a pas dissuadé ADP de construire le vertiport de Saint-Cyr – L’Ecole dont les travaux sont achevés, sans concertation, ni information des populations survolées”
, dénonce ainsi Céline Malaisé, présidente du groupe.

Selon l’arrêté du ministère, l’autorisation d’exploitation de la plateforme court jusqu’au 31 décembre “au plus tard”.

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