La Fédération française des Banques alimentaires, le Chaînon manquant et les Restos du Coeur collecteront les invendus alimentaires lors des Jeux olympiques de Paris 2024, pour les redistribuer aux personnes précaires. Un gros défi logistique.
Un défi logistique alors que 13 millions de repas et snacks seront servis sur une quarantaine de sites de compétitions et villages pendant les Jeux olympiques (26 juillet – 11 août) et paralympiques (28 août – 8 septembre), selon Paris-2024.
Pour réduire le gaspillage en amont, le comité d’organisation des Jeux travaille à prévoir des “quantités plus justes” des repas, pour réduire les surplus alimentaires.
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Il a signé mercredi une convention avec trois associations pour redistribuer les invendus alimentaires : la Fédération française des Banques alimentaires, le Chaînon manquant et les Restos du Coeur. Des produits de “grande valeur nutritionnelle”, destinés aux athlètes, auxquels les personnes aidées n’ont pas accès tous les jours, se réjouissent les associations.
Un gros défi logistique
Si ces trois grosses associations ont l’expérience de collecter, transporter, stocker et redistribuer des surplus alimentaires, gérer en flux tendus de telles quantités réparties sur une quarantaine de sites est un défi, ont-elles toutefois prévenu.
Alors que beaucoup de bénévoles seront en vacances, les associations vont devoir trouver des bras.
“Il va falloir récupérer des produits à des heures pas habituelles et les redistribuer aussi vite que possible. Et identifier les structures où les apporter aux petites heures du matin, alors que beaucoup d’associations et de centres d’hébergement sont fermés” l’été, explique Laurence Chapier, directrice générale de la Fédération française des Banques alimentaires.
Le réseau des 79 banques alimentaires et leurs antennes ont distribué, via quelque 6 000 associations caritatives, 224 millions de repas pour 2,4 millions de personnes aidées en 2022.
“Il faudra travailler en équipe avec les restaurateurs. Ils sont dans l’urgence, ont une prestation à assurer, on est dans leurs pattes quand on vient collecter”, ajoute Valérie de Margerie, présidente du Chaînon manquant.
Selon la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), la restauration commerciale devra réduire de 50% d’ici 2030 le gaspillage alimentaire par rapport au niveau de 2015.
25% des produits sourcés dans un rayon de 25 km
Paris-2024 se donne l’objectif de réduire de moitié les émissions de carbone d’un repas servi aux JO par rapport à un repas ordinaire français.
Pour cela, il entend doubler la part végétale du repas, et utiliser à 80% des produits français, et à 25% des produits provenant d’un rayon de moins de 25 kilomètres.
Pour 90% des quelque 6 millions de meubles et objets utilisés, une seconde vie est déjà prévue, a expliqué Georgina Crenon, directrice de la division excellence environnementale de Paris-2024.
“Au Village des athlètes, 35 000 assiettes, couverts et verres seront en dur”, alors que le jetable a été jusque là généralement utilisé dans les jeux, ajoute-t-elle.
Ce recyclage des invendus, “ce n’est pas l’œuvre sociale du siècle, nous n’avons droit qu’aux miettes”, a nuancé le “Revers de la médaille”, collectif d’associations de défense des gens vivant dans la rue. Le collectif dénonce régulièrement un “nettoyage social” de l’Ile-de-France pour les JO avec l’expulsion des sans-abris.
par Catherine FAY-DE-LESTRAC
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Beaucoup d’efforts sont faits pour pallier aux difficultés alimentaires d’une part importante de la population, et c’est une bonne chose.
Mais parfois le mieux est l’ennemi du bien : ainsi, les magasins alimentaires ont développé les ‘paniers à prix réduits’ pour vendre à bas prix les fruits et légumes en limite de date de consommation (mais toujours comestibles ! ), ce qui a pour conséquence de limiter les ‘ramasses’ faites par les associations, ce qui oblige celles-ci à multiplier les collectes, au risque de lasser la population …
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