Sécurité | Ile-de-France | 11/03
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Ile-de-France : un réseau de lieux sûrs pour prévenir les violences

Ile-de-France : un réseau de lieux sûrs pour prévenir les violences © CH

Le conseil régional d’Ile-de-France a inauguré dans son siège de Saint-Ouen un refuge, baptisé l’Abri, ouvert non-stop 24h sur 24, pour toute personne victime de violence, d’homophobie ou se sentant harcelée. À l’approche des Jeux olympiques, la collectivité veut aussi en faire un lieu sûr de référence pour les touristes étrangers et espère voir se développer un réseau, en s’appuyant notamment sur les îles de loisirs.  

On accueille toute personne à qui il arrive des malheurs dans la rue ou chez eux 24h/24. Elles peuvent ici trouver dans un premier temps un abri“, explique Frédéric Péchenard, vice-président de la région, en charge de la sécurité et de l’aide aux victimes.

Permanences juridique et psychologique

Les femmes victimes de violences conjugales, sexistes ou sexuelles sont bien sûr les premières concernées par ce dispositif, mais aussi les personnes victimes d’homophobie. Porté par l’Ile-de-France Aide aux victimes (IDFAV) qui réunit l’ensemble des associations d’aide aux victimes franciliennes adhérentes au réseau France victimes, l’Abri propose une permanence juridique et une permanence psychologique du lundi au samedi de 9h00 à 18h00. Opérationnel depuis la fin janvier, il a déjà reçu une centaine de demandes d’accompagnement. Le lieu doit encore être aménagé pour mieux prendre en charge les femmes accompagnées de leur enfant.

C’est un lieu stratégique à proximité de lignes de métro particulièrement fréquentées [la 13 et la 14]”, pointe Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France “Ici, les règles de sécurité sont très strictes, donc une fois à l’intérieur, on est en sécurité“, ajoute-t-elle.

Concrètement, toute personne en difficulté peut désormais trouver refuge dans les locaux mêmes du siège du conseil régional. Elle sera conduite dans les locaux de l’Abri par les agents de sécurité, spécifiquement formés à cet accueil. Le projet est d’ailleurs porté par la direction de la sécurité du conseil régional, et financé à hauteur de 140 000 euros par an par la collectivité.

Des lieus sûrs pour les touristes pendant les Jeux

Avec la proximité du centre aquatique de Saint-Denis, du Stade de France et du village des athlètes, la région compte aussi faire de l’Abri une “safe place” pour les touristes étrangers avec un accueil assuré par des personnels bilingues (anglais, espagnol, portugais).

Au-delà de cet “Abri”, au siège de la région, Valérie Pécresse a indiqué souhaiter que les que les douze iles de loisirs rejoignent le réseau des lieux sûrs, pour mailler le territoire. L’île de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines est, en effet, à côté de la colline d’Élancourt qui accueillera les épreuves de VTT, et celle de Vaires accueillera les épreuves d’aviron et de canoë-kayak. “On sait que lors des grandes manifestations sportives, l’alcool aidant, on se retrouve avec des violences sexuelles et sexistes, voire des violences intra-familiales“, insiste Valérie Pécresse.

Entraide citoyenne

En plus de l’ouverture de ce lieu, le conseil régional a signé une convention avec The Sorority pour renforcer la géolocalisation des lieux sûrs. Cette fondation a créé une application recensant plus de 90 000 personnes dont 50 000 en Ile-de-France. “C’est de l’entraide citoyenne. À tout moment, s’il se passe quoi que ce soit, on sait que l’on n’est pas seule. Sur la carte, on voit toutes les personnes connectées. Dès qu’une alerte est lancée, en moins d’une minute, on a dix prises de contact. Le but est de rediriger vers les associations, les permanences qui peuvent prendre en charge“, décrit Priscillia Routier-Trillard, fondatrice et directrice de the Sorority qui signe également ce vendredi une convention avec le ministère de l’Intérieur.

Chaque profil est vérifié par une pièce d’identité et un selfie en temps réel. On a eu plus de 250 000 téléchargements et on est à 90 000 personnes vérifiées“, précise-t-elle. En deux ans, seules deux personnes ont été exclues du réseau.

France victime a, de son côté, été le premier réseau associatif a rejoindre The Sorority. “Pour nous c’est maillage qui inclut les citoyens, les professionnels, les institutions comme ici la région, qui permet d’accompagner aux mieux les personnes et de pouvoir réorienter au niveau local“, précise Axelle Trépied, directrice adjointe de France Victimes 77, présente lors de l’inauguration.

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