La préfecture du Val-de-Marne estime avoir rempli ses engagements auprès des travailleurs sans papiers qui ont planté leur piquet de grève devant l’agence Chronopost d’Alfortville, et demande l’évacuation du campement. “La lutte n’est pas terminée“, rétorquent ces derniers, déterminés à poursuivre leur mobilisation.
Réunis à Créteil devant la préfecture ce jeudi 14 mars, des manifestants ont réclamé la régularisation de tous les occupants du piquet de grève installé il y a 27 mois face à l’agence Chronopost d’Alfortville. Le campement installé sur une centaine de mètres sur deux allées le long du trottoir, réunit des personnes qui expliquent avoir travaillé au traitement des colis, pour des sous-traitants de Chronopost, le plus souvent grâce à des papiers de cousins ou de proches, pour avoir des fiches de paie. Il y a aussi des travailleurs sans-papiers d’autres entreprises, dans des impasses administratives.
Quelques heures après ce dernier rassemblement, la préfecture du Val-de-Marne a publié un communiqué pour réagir, rappelant que : sur les 32 dossiers déposés par le collectif en mai 2023, 15 ont été admis au séjour, 9 sont en cours d’instruction après des demandes de pièces complémentaires et 8 dossiers sont bloqués pour pièces non conformes ou frauduleuses.
“L’examen des dossiers individuels a été mené conformément aux engagements pris par l’État en novembre 2023. En effet, ces régularisations ont bénéficié d’une procédure exceptionnelle. Tout autre dossier devra être présenté et instruit individuellement dans le cadre du droit commun. Dans ces conditions, l’État en appelle à la responsabilité de chacun pour que la mobilisation sur la voie publique prenne fin“, réclame la préfecture.
Les grévistes déterminés à continuer
Du côté des travailleurs sans-papiers et de leurs soutiens, il n’est pas question de lever le piquet de grève. D’ailleurs, les bâches qui protègent les campements des intempéries viennent tout juste d’être remplacées. “La préfecture a menti. Ils nous ont promis de la bienveillance et finalement sur les 18 personnes ayant travaillé sur les sites de Chronopost, seulement quatre ont été régularisés“, lâche Salouf Kante, un porte-parole des grévistes.
“La préfecture du Val-de-Marne est donc loin d’avoir apporté un règlement positif au conflit de Chronopost
Alfortville. Nous n’avons jamais rien caché et toujours travaillé en transparence avec l’État. Ils connaissent depuis le début la composition du piquet de grève“, appuie Jean-Louis Marziani, délégué Solidaires 94.
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