Environnement | Ile-de-France | 10/01
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La réduction de vitesse de 80 à 70 Km/h sur le périphérique parisien fête ses 10 ans

La réduction de vitesse de 80 à 70 Km/h sur le périphérique parisien fête ses 10 ans © Mathieu Beaudenon

Alors que la réduction de la vitesse de 70 à 50 km/h sur le périphérique parisien fait débat, sa réduction de 80 à 70 km/h a fêté ses dix ans ce mercredi 10 janvier. L’occasion pour la mairie de Paris d’en faire un bilan… positif, en plein bras de fer avec l’État sur le passage à 50 km/h.

“C’est une mesure de bien commun qui a un intérêt collectif”, défend l’élu écologiste David Belliard auprès de l’AFP, dix ans jour pour jour après la réduction, le 10 janvier 2014, de la vitesse de 80 km/h à 70 km/h sur l’anneau de 35 km qui ceint la capitale.

Depuis, les quelque 550 000 riverains de l’autoroute urbaine ont connu une “réduction des nuisances sonores, notamment la nuit : un peu plus d’un décibel en moins la nuit, et 0,5 décibel le jour”, fait valoir l’adjoint à la Transformation de l’espace public. “Il aurait fallu enlever 25% du trafic la nuit” pour arriver à un résultat “équivalent” sans abaissement de la vitesse, calcule l’élu.

La précédente diminution de la vitesse a aussi permis “une baisse de 15%” des accidents “sur les premiers mois” qui ont suivi son introduction, poursuit David Belliard, indiquant se baser sur une étude de l’époque de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

Baisse de la vitesse maximale mais hausse de la vitesse moyenne

Autre évolution, “contre-intuitive”, la “hausse de la vitesse moyenne” constatée depuis : de “32,6 km/h en 2013, elle est passée en 2014 à 38,4 en moyenne et aujourd’hui, un peu plus de 40 km/h”, indique l’élu.
“Diminuer la vitesse maximale, c’est limiter les à-coups, les effets d’accélération et de décélération, ce qui fluidifie le trafic”, relève-t-il, en effet.

Bras de fer sur les 50 km/h

La mairie dirigée par Anne Hidalgo (PS) a annoncé fin novembre sa volonté de limiter la vitesse sur le périphérique à 50 km/h après les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), en plus de réserver l’une des voies au covoiturage. Une proposition à laquelle le ministre des Transports, Clément Beaune, ne souscrit pas. Ce dernier a fait savoir que l’Etat “ne validera(it) pas” cette mesure. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a abondé en dénonçant une mesure “antisociale” et susceptible de générer davantage de bouchons, et donc d’émissions de CO2. “Si le gain environnemental d’un passage de 130 à 110 km/h est démontré, celui de 90 à 70 est déjà très discutable tant en matière de pollution au NO2 qu’en matière de bruit”, ont par ailleurs plaidé cinq élus parisiens de droite dans une tribune. “Aucune des études publiées n’a jamais démontré l’intérêt d’un passage de 70 à 50km/h”, font-ils valoir.

Lire aussi : Vitesse sur le périphérique parisien : la guerre est déclarée

“La justice tranchera”

Au lendemain des Jeux, “je signerai l’arrêté réduisant la vitesse à 50 km/h”, a néanmoins réaffirmé Anne Hidalgo mercredi lors de ses vœux. Si “le gouvernement s’oppose à une mesure de santé publique, il prendra ses responsabilités et fera un recours, et ensuite la justice tranchera”, anticipe David Belliard.

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