Ouverture au public du Centre aquatique olympique, reconversion du Village des athlètes en logements, transferts des bassins de Paris La Defense Arena à Sevran et à Bagnolet… Les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) sont finis, mais le chantier de l’héritage s’ouvre à peine pour la Seine-Saint-Denis.
Avec la foule venue acclamer les athlètes à Clichy-sous-Bois et Coubron, les épreuves du paracylisme resteront sans doute dans les mémoires. Dans cette banlieue éloignée des monuments parisiens, l’enthousiasme a bien été au rendez-vous, à commencer par celui des habitants. De fait, le pari de l’organisation de jeux populaires a globalement été tenu : plus 700 000 personnes ont ainsi participé à la fête dans les 28 sites de célébration disséminés à travers la Seine-Saint-Denis, dont 330 000 pour le seul Parc des Jeux à La Courneuve. Au total, 150 000 personnes ont, par ailleurs, assisté aux relais de la flamme olympique et paralympique.
“On nous avait prédit le pire, on a vécu le meilleur“, se réjouit Stéphane Troussel, le président (PS) du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. “La Seine-Saint-Denis a pu se montrer pour une fois telle qu’elle est“, ajoute-t-il, taclant au passage les discours “négatifs” qui lui sont, déplore-t-il, habituellement réservés.
Un héritage qui doit se matérialiser d’ici fin 2025
Au-delà de cette image redorée, il s’agit désormais de convertir les promesses de l’héritage des JOP. Les plus visibles concernent les piscines à l’image du centre aquatique Annette Kellerman, au parc des sports de Marville, qui déjà ouvert ses portes au public depuis une semaine. “La partie la plus à l’ouest du département, soit tout le secteur de Plaine Commune aura rattrapé son retard par rapport à la moyenne nationale“, signale ainsi Stéphane Troussel qui annonce par ailleurs l’ouverture au public du Centre aquatique olympique (CAO), à Saint-Denis, à l’été 2025. De son côté, Sevran reconfigure sa piscine depuis janvier pour accueillir le bassin de 50 mètres de Paris La Défense Arena qui a déjà son nom : Léon Marchand. Fin du chantier prévu en décembre 2025. Bagnolet est l’autre ville héritière de Paris La Défense Arena dont elle récupère l’un des deux bassins de 25 mètres.
Au chapitre des équipements financés pour tout ou partie par la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques), figurent aussi le Prisme (Pôle de référence inclusif sportif métropolitain) qui doit ouvrir, en principe, cet automne à Bobigny et les deux modules de skate parc de la Concorde au stade de Marville et à Noisy-le-Sec.
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Urbanisme, inclusion, emploi
L’héritage olympique dépasse le seul domaine du sport. Dès le 19 octobre, le parc George Valbon s’agrandit des 13 hectares du “terrain des essences”, ancien site de stockage du ministère de la Défense, situé aux portes de Dugny, qui a été dépollué et renaturé. Il faudra en revanche attendre septembre 2025 pour la livraison des logements du Village des athlètes. Au lendemain de la clôture des jeux paralympiques, le département insiste surtout sur les efforts réalisés pour développer l’inclusion et le parasport. “Toutes les constructions et rénovations d’infrastructures sportives sont accessibles aux personnes en situation de handicap. Plus de 150 km de trottoir ont été rénovés et rendus accessibles. Six passerelles ont été construites pour faciliter la circulation des personnes à mobilité réduite“, énumère Stéphane Troussel. Sur le plan économique, 600 entreprises ont obtenu des commandes liées aux jeux et 2 000 personnes ont bénéficié de contrat d’insertion, soit 50% du total des contrats d’insertion créés pour l’événement.
Et après ?
“Pour nous, les Jeux ne sont pas un aboutissement, ils sont un tremplin, un moment de bascule pour tout ce qui concerne l’héritage à la fois matériel, mais aussi immatériel“, pointe le président du département. De ce point de vue, la collectivité compte obtenir de l’État un soutien pour la poursuite des programmes soutenus par le comité d’organisation de Paris 2024 : le “Savoir-nager”, d’apprentissage de la natation qui a bénéficié à 10 000 enfants hors du temps scolaire ; et le “Savoir-rouler” visant à acquérir les compétences d’autonomie à vélo et qui a concerné 2 000 collégiens du département.
Anneaux olympiques
“La Seine-Saint-Denis aura aussi droit à ses anneaux olympiques“, réaffirme, enfin, le patron du département. À ce sujet, la discussion, avec le Comité international olympique notamment, porte sur le CAO, le Stade de France, le Village des athlètes, celui des médias, sans oublier le Prisme, même s’il n’a pas été un site de compétition.
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