La mairie de Paris va mettre en place une carte “famille monoparentale” qui permettra à plus de 75 000 familles souvent précaires de simplifier leurs démarches et d’ouvrir de nouveaux droits, selon une décision du Conseil de Paris.
Cette nouvelle carte, dont le contenu sera précisé au printemps 2025, vise à “prendre en compte les besoins spécifiques” de ces familles et leur faire “gagner du pouvoir d’achat”, selon la délibération du groupe des socialistes Paris en Commun, votée mercredi à l’unanimité des élus parisiens.
Les “parents solos” – en écrasante majorité des femmes – pourront obtenir la carte sur la base de leur déclaration d’impôts, et justifier de leur statut auprès des services de la ville pour ouvrir de nouveaux droits tels que des réductions pour accéder à la culture, à des loisirs et des pratiques sportives.
La délibération propose que la monoparentalité “soit prise en compte dans la tarification des crèches, des cantines et des activités périscolaires”, alors qu’il n’y a actuellement pas de distinguo entre parents seuls et parents en couple, a expliqué à l’AFP Colombe Brossel, conseillère (PS) de Paris et sénatrice, qui porte le projet.
Les familles monoparentales “sont plus exposées que les autres à la précarité et confrontées à un cumul d’inégalités, de genre, professionnelles et sociales”, a-t-elle souligné devant le Conseil, rappelant que 45% des enfants seuls avec leur mère vivent en-dessous du seuil de pauvreté.
“Leur niveau de vie est inférieur de 40% à celui des couples avec enfant, et de 29% à l’ensemble des ménages parisiens”, une situation qui s’est aggravée avec l’inflation, a ajouté l’élue socialiste.
Avec 75 200 familles recensées à Paris, les “parents solos” représentent plus de 31% des foyers, alors que la moyenne nationale est de 24%, selon l’Insee. Plus d’un quart des familles monoparentales parisiennes vivent dans un quartier populaire.
Pour les transports en commun, la mairie envisage une prise en charge directe des pass Navigo pour les enfants, dont les parents doivent actuellement avancer les frais.
Elle réfléchit aussi à la création de “temps de répit” parentaux avec des lieux et week-end dédiés, ainsi qu’une offre de garde temporaire pour avoir “des moments de respiration”.
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