La maire PS de Paris Anne Hidalgo, a annoncé ce lundi 9 septembre que la vitesse de circulation sur le périphérique parisien serait limitée à 50 km/h à partir du 1ᵉʳ octobre. Une mesure qui relève de sa “décision”, estime l’élue, dont la position sur ce sujet n’est pas partagée par l’État.
“Pour les 50 km/h, ça relève de ma décision. Ce sera au 1er octobre. On y travaille depuis 18 ans, donc ce n’est pas un sujet nouveau”, a déclaré la maire de Paris sur RTL. La municipalité prévient depuis la fin 2023 de sa volonté de limiter la vitesse sur le périphérique à 50 km/h après les Jeux olympiques et Paralympiques, qui se sont achevés dimanche.
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Une décision prise au terme d’une concertation publique qui avait pourtant largement donné l’avantage au non.
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Au lendemain des Jeux, “je signerai l’arrêté réduisant la vitesse à 50 km/h”, avait ainsi affirmé Anne Hidalgo début janvier, alors que le passage des 80 km/h aux 70 km/h fêtait ses dix ans. En 2014, en effet, la vitesse avait été réduite de 10 km/h, pour passer de 80 km/h à 70 km/h sur l’anneau de 35 km qui ceint la capitale. Depuis, les quelque 550 000 riverains de l’autoroute urbaine ont connu une “réduction des nuisances sonores, notamment la nuit: un peu plus d’un décibel en moins la nuit, et 0,5 décibel le jour”, avait fait valoir en janvier le maire-adjoint David Belliard. “Si le gain environnemental d’un passage de 130 à 110 km/h est démontré, celui de 90 à 70 est déjà très discutable tant en matière de pollution au NO2 qu’en matière de bruit”, avaient en revanche rétorqué cinq élus parisiens de droite dans une tribune.
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Le ministre des Transports alors en poste, Clément Beaune, avait, lui, indiqué que l’État “ne validera(it) pas” cette mesure alors que la ministre de la Transition énergétique de l’époque, Agnès Pannier-Runacher, avait dénoncé une mesure “antisociale” et susceptible de générer davantage de bouchons et donc d’émissions de CO2. L’adjoint écologiste à la voirie de la capitale David Belliard avait au contraire défendu la mesure d’abaissement de la vitesse, en avançant “une mesure de bien commun qui a un intérêt collectif”.
Le ministère des Transports, démissionnaire, n’a pas souhaité commenter les déclarations de Mme Hidalgo. Il a toutefois rappelé lundi à l’AFP que si le périphérique était une voie de la Ville de Paris, l’Etat avait son mot à dire à plusieurs titres. Sa vitesse maximale est en effet régie par le code de la route et ne peut être modifiée que par décret pris par le gouvernement. Si la Mairie souhaite abaisser la vitesse pour des raisons de sécurité ou de protection de l’environnement, elle doit le faire sous contrôle de l’Etat, a tenu à redire le ministère des Transports.
Dans un post sur X lundi, le groupe des Républicains, Centristes et Indépendants au Conseil de Paris fustige “le passage du périphérique à 50km/h, décidé unilatéralement par Anne Hidalgo, (qui) ne respecte aucune des préconisations préalables du rapport de la mission d’information sur le périphérique de 2019 auquel elle se réfère!”
Le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS) a lui dit “soutenir cette démarche”. “Nous n’avons pas d’autre solution que de réduire le trafic automobile dans les grandes métropoles (…), réduire la vitesse pour réduire la pollution”. “C’est le sens de l’histoire, encore une fois. Qu’il faille que tout ça soit coordonné, concerté, programmé, bien évidemment”, a commenté M. Troussel, parlant d’une “perspective inéluctable”.
La préfecture de police, qui n’a pas réagi dans l’immédiat, devrait elle aussi avoir son mot à dire.
En mai, un vif échange en Conseil de Paris a opposé David Belliard au préfet de police Laurent Nuñez.
“Sauf votre respect, avec ou sans vous monsieur le Préfet, nous le ferons car nous en avons le pouvoir”, avait lancé M. Belliard à M. Nuñez. Le préfet rétorquant: “Ça ne se fera pas sans moi, parce que le périphérique fait partie des voies sur lesquelles je peux imposer un certain nombre de prescriptions”.
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