Avec 56,11% des voix, le maire sortant du Bourget, Jean-Baptiste Borsali (DVD), a été réélu ce dimanche, au terme d’une campagne éclair à couteaux tirés. Son ancienne première adjointe et adversaire (SE), Sandy Desrumaux, prépare déjà 2026. Pa rapport à 2020, l’élection a connu un taux d’abstention nettement inférieur.
Jusqu’au bout, les élections municipales partielles ont été tendues. Alors que les résultats définitifs n’étaient pas encore proclamés, un incident a éclaté peu après 22h00 dans le hall de l’hôtel de ville. Bousculade, confusion et cris attirent tous les regards.
“Cette campagne a été dégueulasse“
“C’est l’un des jeunes qui a été vu en train déchirer les affiches de Sandy Desrumaux et qui a été reconnu. C’est pour ça qu’il y a de la tension“, explique un soutien de la seule adversaire de Jean-Baptiste Borsali, montrant une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. “Ce sont des jeunes encartés LR [ndlr, Les Républicains] d’Aulnay-sous-Bois, ils étaient venus cagoulés nous menacer mais on sait qui ils sont“, accuse la candidate malheureuse, qui a porté plainte. Sandy Desrumaux ne s’est d’ailleurs pas privée de le faire remarquer au maire (LR) de cette commune voisine, Bruno Beschizza, venu soutenir le maire sortant. “Ce sont des échauffourées. Il y a eu pire ailleurs. Mais cette campagne a été dégueulasse. On m’a attaqué sur ma vie privée. Tout a été fait pour me salir“, contre-attaque, quant à lui, Jean-Baptiste Borsali, qui compte lui aussi porter plainte pour diffamation.
“On sera bien là en 2026“
Peu avant, Aly Diouara, soutien de Sandy Desrumaux et co-fondateur du mouvement “La Seine-Saint-Denis au cœur”, avait pris les devants, sur le parvis de la mairie, pour annoncer la défaite de sa liste. “En réunissant près de 1 200 voix, elle [Sandy Desrumaux] a démontré qu’il y a une autre manière de faire de la politique et ce dans un contexte où la participation électorale est plus forte qu’en 2020“, a-t-il salué. Les yeux rougis de déception et de fatigue, Sandy Desrumaux, a remercié ses militants. “J’y ai cru jusqu’au bout“, confiera-t-elle un peu plus tard. Mais elle assure : “On sera bien présent au conseil municipal en tant que force d’opposition et on sera bien là en 2026.”
Plus de participation qu’en 2020
Les résultats définitifs des sept bureaux électoraux de la ville sont tombés à 23 heures. La liste de Jean-Baptiste Borsali (L’envol pour Le Bourget) remporte l’élection avec 1 497 voix, soit 56,11% des suffrages exprimés, contre 1 171 pour la liste de Sandy Desrumaux (Le Bourget plus fort). Selon les chiffres de la préfecture de Seine-Saint-Denis, 6 648 électeurs étaient appelés aux urnes. Le taux d’abstention s’est élevé à 42,07% contre 61,55% au 1er tour en 2020 (53,02% au 2ème tour).
“Pas de débat sur le fond“
Malgré la tension manifeste, Jean-Baptiste Borsali et Sandy Desrumaux appellent désormais à l’apaisement des esprits. “Bien sûr, la ville doit retrouver sa sérénité et c’est bien dans ce but que je compte agir“, invite le premier. “Il faut passer à autre chose maintenant. Nous attendons le rapport de la chambre régionale de la cour des comptes au printemps, mais il faut préserver les agents de la ville“, fait savoir la seconde qui craint “une chasse aux sorcières” contre ceux qui lui auraient manifesté une forme de soutien.
“Tout cela est triste pour la ville. L’équipe municipale aurait dû assumer ses responsabilités jusqu’au bout. Mais des intérêts particuliers ont pris le dessus. Il y a eu une campagne active d’attaques personnelles contre le maire sortant, mais rien de concret n’a été expliqué ou proposé aux habitants. Il n’y a pas eu de débat sur le fond“, analyse un ancien élu d’opposition centriste qui a souhaité garder l’anonymat. Pour lui, la liste de Sandy Desrumaux n’a par ailleurs rien d’une “liste citoyenne, mais a manifestement été soutenue par l’extrême-gauche, ce que cette dernière dément, revendiquant la dénomination “sans-étiquette”.
Conseil municipal d’installation le 3 février
Pour rappel du contexte, l’élection municipale partielle du Bourget était convoquée dimanche 28 janvier suite à la démission de 17 élus sur 33, le 25 novembre. Elle s’est déroulée en un seul tour, compte tenu du dépôt de seulement deux listes. L’installation du nouveau conseil municipal aura lieu samedi 3 février. Celui-ci sera composé de 26 sièges pour la nouvelle majorité élue et de 7 sièges pour l’opposition, au sein de laquelle ne figurera donc plus Vincent Capo-Canellas, ancien maire (UDI) de la commune et sénateur de la Seine-Saint-Denis.
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