Le député LFI Louis Boyard dépose jeudi sur le site de l’Assemblée nationale une pétition pour généraliser le repas à un euro dans les restaurants universitaires alors que, qu’une étude de l’Ifop pour l’association Cop1 indique que 18% des étudiants recourent à l’aide alimentaire, et que plus d’un quart disposent d’un reste à vivre de moins de 50 euros par mois.
“Dans son baromètre annuel, l’association Cop1 documente la précarité étudiante : près d’un étudiant sur trois vit avec moins de 50 euros par mois. La moitié des étudiants confient avoir déjà sauté un repas par manque d’argent. Ils sont plus de 20% à avoir recours à l’aide alimentaire et parmi eux, 65% régulièrement – parfois même plusieurs fois par semaine”, écrit l’élu du Val-de-Marne dans sa pétition, à propos d’un baromètre de Cop1 et de l’Ifop publié jeudi.
L’ancien syndicaliste lycéen souhaite donc étendre l’accès aux repas à un euro dans les Crous à l’ensemble des étudiants, une opération qui coûterait 60 millions d’euros selon lui. “J’ai des témoignages d’association alimentaire qui me disent qu’ils sont obligés de laisser des jeunes sur le carreau tellement ils sont nombreux”, témoigne l’élu auprès de l’AFP.
“Le débat qu’on devrait avoir à l’Assemblée nationale serait de savoir si on ouvre les Crous le soir”, appuie le jeune député de 24 ans, souhaitant voir “les superprofits de l’industrie alimentaire être mis à contribution”.
Si la pétition dépasse les 500 000 signataires, elle pourra faire l’objet d’un débat dans l’hémicycle. Et même sans atteindre le seuil de 500 000 soutiens, la présidence de l’Assemblée renvoie la pétition à une des commissions permanentes du Palais Bourbon.
L’année dernière, les socialistes avaient échoué à une voix près, à faire adopter à l’Assemblée une proposition de loi visant à généraliser des repas à un euro maximum dans les sites de restauration universitaires. “On veut que les étudiants attrapent les députés par la veste pour leur dire de voter”, explique Louis Boyard.
Plus d’un quart des étudiants disposent d’un reste à vivre de moins de 50 euros par mois, une fois le loyer et les charges payées
Dans on étude publiée ce jeudi 17 octobre, pour le compte de Cop1, l’Ifop indique que 36% des étudiants ont déjà sauté souvent ou de temps en temps des repas par manque d’argent. 48% indiquent aussi avoir réduit les portions pour s’adapter à l’inflation.
Au-delà de l’alimentaire, 41% des étudiantes ont déjà renoncé à (ou repoussé) une visite ou un soin en gynécologie, documente aussi l’enquête. Globalement 11% des étudiants indiquent avoir renoncé “de nombreuses fois” à une aide médicale, y compris psychologique.
La moitié des étudiants rencontrent des problèmes de logement (32% un peu, 18% beaucoup). Concernant le reste à vivre, il est de moins de 50 euros pour 27% des étudiants (en hausse de 3% par rapport 2023), et entre 50 et 200 euros pour 47% d’entre eux.
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