Désaffectée depuis 2016, la tribune d’honneur du parc des sports de Marville à La Courneuve fait partie des 18 sites sélectionnés par la Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril portée par Stéphane Bern. La réhabilitation des travaux débutera fin 2024.
C’est une dame plus que centenaire. Longue de 100 mètres, la tribune est, avec les écuries et le pavillon, l’un des derniers vestiges de l’hippodrome aménagé en 1910 sur un vaste site à cheval entre les communes de La Courneuve et de Saint-Denis. Mais, l’édifice, qui n’est pas classé aux monuments historiques, est en mauvais état.
Réhabilitation
L’examen des gradins, réalisé dans le cadre d’une étude patrimoniale en 2018 a, en effet, conduit à son interdiction d’accès au public pour des raisons de sécurité. “L’ensemble des toitures de la tribune d’honneur, des pavillons et du gymnase ne sont plus étanches et de nombreuses menuiseries doivent être reprises pour en assurer le clos et le couvert. Les maçonneries en pierre et les bétons du gymnase sont largement dégradés et les décors menacent de disparaître“, explique la Mission Patrimoine.
Comme 17 autres sites, la tribune d’honneur du parc des sports de Marville bénéficiera ainsi du soutien financier de la 7ᵉ édition du Loto du patrimoine lancé à la rentrée de septembre 2024. Il faudra attendre les prochaines Journées européennes du patrimoine pour connaitre le montant de la dotation de chaque site. Les travaux de réhabilitation devraient commencer fin 2024 et se terminer en 2026. Ils prévoient la couverture et les menuiseries extérieures de l’ensemble de l’édifice, la restauration des façades des deux pavillons encadrant la tribune, et celle des auvents et des gradins. Une clause d’insertion socio-professionnelle est prévue dans l’attribution des marchés (3 800 heures d’insertion sont estimées sur le chantier).
Patrimoine sportif du nord-est parisien
À l’origine destinée au public, la tribune possédait une galerie promenoir clôturée de miroirs. Mais, l’hippodrome n’accueillit que peu, voire aucune course de chevaux. En cause, la Première Guerre mondiale, mais aussi la nature du terrain trop meuble, inappropriée à ce type de compétition. Au début des années 1920, le parc fait partie des six sites proposés pour les Jeux olympiques d’été de 1924, mais Colombes lui est finalement préféré, rappelle la Mission Patrimoine.
Au cours du 20ᵉ siècle, le site continue cependant de s’enrichir de nouveaux bâtiments. Un gymnase est implanté fin 1940, au dos de la tribune d’honneur, puis deux bâtiments de vestiaires sont ajoutés en 1955. Le parc des sports de La Courneuve devient le “parc départemental de Marville” en 1970. Une piscine y est construite en 1975. Il est ainsi devenu un “site emblématique pour l’histoire du sport dans le nord-est parisien“, accueillant “de nombreux événements sportifs et festifs : championnat de Paris de cross-country, arrivée du Grand Prix cycliste de l’Humanité, Pardon Breton, etc.“, souligne la Mission Patrimoine.
Futur site d’entrainement des JO de Paris 2024 et du Red Star
L’histoire du parc des sports de Marville ne s’arrête pas là. Depuis 2020, il accueille le centre d’entrainement du Red Star, club de football mythique de Seine-Saint-Denis, grâce à une convention d’occupation temporaire. Le Red Star, qui occupe le rez-de-chaussée du gymnase, compte à terme à y installer son centre de formation. L’implantation du club a d’ailleurs permis la réouverture partielle des espaces patrimoniaux de la tribune d’honneur et du gymnase.
Le parc des sports de Marville est aussi l’un des sites d’entrainement des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Le centre aquatique Annette-Kellermann, inauguré le 6 février, accueillera ainsi les athlètes de water-polo, tandis que les terrains attenants serviront à la préparation des joueurs de rugby à 7.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.