Politique | | 04/10
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Le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, lance son mouvement La France humaine et forte

Le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, lance son mouvement La France humaine et forte © X LFHF

C’est devant une salle pleine de plusieurs milliers de personnes, dont les poids lourds du PS, que le maire socialiste de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, a lancé jeudi 3 octobre son mouvement social démocrate : “La France humaine et forte”. Un meeting commencé le poing levé et achevé par la Marseillaise.

L’évènement avait été soigneusement mis en scène pour le mettre en valeur, au stade Bauer, l’antre légendaire du club de football Red Star, dans la ville de saint-Ouen-sur-Seine qu’il dirige depuis quatre ans.

Crâné rasé, lunettes branchées, silhouette de coureur de fond dans un costume trois pièces-cravate, l’édile de 51 ans a lancé son mouvement baptisé “La France humaine et forte”, devant quelques milliers de personnes massées dans les gradins, dont une brochette de figures du Parti socialiste, tels François Hollande et le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

Ayant pris soin de s’asseoir d’abord dans les gradins auprès de Carole Delga, présidente de la région Occitanie, il a finalement été rejoint à la toute fin, sur la pelouse du stade, par le député européen Raphaël Glucksmann. Était également présent dans l’assistance l’ancien ministre d’Emmanuel Macron Clément Beaune.

Très vite, son discours a ciblé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, accusé de “distiller la haine” et d'”épouser les thèses du RN”. Les déclarations de Bruno Retailleau “nous font mal, très mal”, a-t-il dit, accusant le gouvernement Barnier d’être “sous tutelle du RN”.

“Est-ce qu’il faut contrôler les flux migratoires? Oui… A-t-on besoin d’immigration? Évidemment!”, a-t-il au contraire clamé.

Dans le public, Micheline Anieng, Gabonaise de 45 ans, arrivée en 2007 en France où elle est gestionnaire pour un bailleur social, boit du petit lait: “On se reconnaît, quand il parle de la France de tous les visages, ça rassemble, ça fait du bien”.

“Son parcours fait qu’on a envie d’y croire

Auparavant, le maire de saint-Ouen avait donné la parole à trois femmes, dont Hapsatou Sy, ancienne chroniqueuse de C8 et entrepreneuse. Dans un discours offensif, elle a longuement évoqué ses parents immigrés sénégalais qui lui avaient appris à aimer leur terre d’accueil”: “elle est ma France” et “je crois qu’on peut réussir en s’appelant Hapsatou ou Karim”, a-t-elle répété.

Ancien cadre informatique, Karim Bouamrane avait été l’un des premiers édiles d’origine maghrébine à prendre la tête d’une ville de plus de 50 000 habitants. À l’été 2020, quand il avait ceint l’écharpe tricolore, sa toute première phrase de maire avait rendu hommage à ses parents, immigrés marocains.

Dans le public, des jeunes approuvent un “discours très prometteur”, “à la Macron”, mais demandent “à voir ce que ça donne”, tel Ali, étudiant en ingénierie de 19 ans né en banlieue parisienne, venu en costume-cravate et qui dit avoir discuté il y a peu avec Karim Bouamrane rencontré dans le métro: “Son parcours fait qu’on a envie d’y croire : son origine modeste, sa carrière, sa sensibilité de gauche”.

Maire de Saint-Ouen-sur-Seine, vice-président du département de Seine-Saint-Denis en charge de la culture, l’édile a surtout pris la lumière durant l’été à la faveur des Jeux olympiques, sa ville abritant le village des athlètes. Il s’est ensuite beaucoup exprimé dans les médias, quand son nom a soudain été glissé parmi d’autres comme Premier ministrable.

“On a notre Barack Obama à nous”

La publicité de ce meeting sur les réseaux a repris les codes graphiques de la célèbre affiche de campagne de Barack Obama en 2008, et il utilise en abondance le mot “espoir”, comme le faisait le candidat aux États-Unis. L’ancien conseiller communication du président Hollande, Gaspard Gantzer est dans l’assistance et admet au sujet de Karim Bouamrame : “je le conseille amicalement”… M. Gantzer reconnaît aussi avoir beaucoup glissé dernièrement sa petite phrase: “on a notre Barack Obama à nous”.

Karim Bouamrane a posé à l’issue du meeting pour des selfies, tout en se défendant devant les journalistes d’être de ceux qui “font des numéros de claquettes” pour signifier “c’est moi le futur présidentiable”.

Laurence BOUTREUX

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