Sport | Ile-de-France | 13/04
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Le point sur les coûts et les recettes des Jeux olympiques de Paris 2024

Le point sur les coûts et les recettes des Jeux olympiques de Paris 2024 © Claudia

Environ 10 milliard d’euros tout compris, tel est le budget estimé des Jeux olympiques de Paris 2024, à condition d’éviter les gros dérapages dans la dernière ligne droite Un budget en deux parties. La première comprend les dépenses directement liées au fonctionnement des Jeux, essentiellement financée par les sponsors, la billetterie et le concours du Comité olympique. La seconde couvre les investissements de long terme, qui resteront en héritage, et ont été pour partie financés par de l’argent public.

La facture totale des JO de Paris frôle actuellement les 9 milliards d’euros dont environ 2,4 milliards d’argent public. Tout n’est pas encore compté, facturé, additionné, et il est vraisemblable que la note finale dépasse les dix milliards d’euros. Cette facture distingue l’organisation proprement dite des jeux, pilotée par le comité d’organisation des JO (Cojo), et les investissements dans des équipements qui resteront en place après les Jeux olympiques.

Le Cojo s’appuie principalement sur l’argent privé grâce aux sponsors (1,24 milliard), au Comité international olympique (1,2 md) et à la billetterie (1,4 md). Côté dépenses, déjà 4,4 milliards d’euros ont été budgétés pour louer le Stade de France, payer des agents de sécurité, les lits du village olympique, les tribunes temporaires ou encore les danseurs de la cérémonie d’ouverture.

Initialement, le budget était de 3,8 milliards d’euros, supérieur aux 3,2 milliards du dossier de candidature. Fin 2022, le Cojo a rehaussé son budget de 10% notamment en raison de l’inflation. Il avait alors reçu un renfort d’argent public de 111 millions d’euros de la part de l’État et des collectivités, notamment pour l’organisation des Jeux paralympiques. La Cour des comptes a considéré que cette hausse provenait aussi de la sous-estimation du budget initial, un classique en la matière.

À 100 jours de l’évènement, “la zone de risque est maintenant”, relève une source gouvernementale. Le Cojo dispose encore d’un matelas de près de 120 millions d’euros dans lequel il peut piocher. Signe que les temps sont durs, il a récemment demandé à la région Ile-de-France de contribuer aux transports en bus des accrédités, une charge de dix millions d’euros. La région a refusé. L’État surveille de près : en cas de déficit, c’est lui qui interviendra, car il a donné sa garantie à hauteur de trois milliards d’euros.

Investissement public dans les équipements qui resteront

Si “les Jeux financent les Jeux”, selon la formule des organisateurs, il a toujours été prévu que les infrastructures seraient prises en charge par l’argent public. Le village olympique qui sera transformé en logements mis sur le marché (646 millions dont 542 de l’Etat), la passerelle entre le Stade de France et le centre aquatique olympique, des contributions aux nouvelles piscines de Seine-Saint-Denis… via la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), près d’1,8 milliard d’euros de deniers publics (Etat, région IDF, Paris, Seine-Saint-Denis, etc) sont allés aux JO. Au total, le budget de la Solideo est ainsi de 4,4 milliards d’euros.

Lire : L’héritage colossal des Jeux olympiques en Seine-Saint-Denis
Au Bourget comme à Dugny : l’aubaine des Jeux olympiques pour équiper la ville
Il y a 100 ans : l’héritage des Jeux olympiques de Paris 1924

Attention à la dernière ligne droite

Ajouté au budget du Cojo, la note actuelle frôle donc les neuf milliards d’euros à 8,8 milliards d’euros. Soit deux milliards de plus que ce qui était prévu en 2019 (6,8 milliards). Reste à affiner. Et le diable se cache souvent dans les détails, souvent dans la dernière ligne droite, où il faut assurer coûte que coûte la réussite de l’événement. Parmi les incertitudes : le coût exact de la sécurité publique, incluant les primes aux policiers. Seront-elles de 1900 euros ? Les primes pour la fonction publique ne sont pas chiffrées non plus. Le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, avait estimé à trois milliards d’euros les investissements publics au final. “Trois, quatre, cinq milliards d’euros”, a-t-il actualisé récemment, cela sera connu “après les JO”. “Il n’y a aucune raison que ca atteigne cinq milliards”, a rétorqué Amélie Oudéa-Castéra, qui promet qu’il n’y a ni “dérive budgétaires, ni coût caché”.

Si on prend l’estimation de la Cour des comptes, l’addition avoisinera sans doute les dix milliards d’euros. Auxquels il faudra peut être ajouter des surprises financières des derniers mois. Les JO de Tokyo, aggravés par la crise sanitaire du Covid et leur report d’un an, ont coûté 12 milliards d’euros selon la Cour des comptes japonaises, soit près de deux fois plus que dans le dossier de candidature.
À Londres, selon les évaluations (variables selon les périmètres), ils ont coûté entre 12 et 15 milliards d’euros. À Athènes, en 2004, les JO qui ont grevé les déficits de l’État grec, ont coûté 13 milliards d’euros.
“Ces budgets sont probablement les plus maîtrisés de l’histoire des JO” et “les plus sobres organisés depuis 20 ans”, assure la ministre.

Réponse après les JO dans un rapport de la Cour des comptes prévu à l’automne 2025.

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