Le Câble C1 (Téléval), qui reliera prochainement Créteil et Limeil-Brévannes, était déjà ancré dans le paysage val-de-marnais avec ses pylônes. Il vient de franchir une nouvelle étape : le déroulement de ses câbles. De quoi se rapprocher de la dernière ligne droite avant l’ouverture en 2025.
“Après une période de préparation en mai et les opérations de déroulage des câbles sur les pylônes entre juin et juillet, la dernière étape pour réunir les deux extrémités du câble, « l’épissure », a été réalisée avec succès le 16 juillet sur la première section du téléphérique”, annonce Ile-de-France Mobilités, opérateur du projet. “Cette opération très technique et minutieuse, qui sera réitérée à deux reprises l’hiver prochain pour couvrir la totalité du tracé, a déjà permis d’installer 3 600 mètres de câble.“
Il soutiendra les 105 cabines qui pourront transporter 11 000 voyageurs par jour. Il est composé de fils métalliques (« torons ») entrelacés de profilés synthétiques noirs. “Cette conception rend le câble presque lisse réduisant drastiquement les vibrations et le bruit émis par le passage des cabines, mais aussi le rendant plus robuste”, assure l’opérateur de transports.
Le Câble C1 (ex projet Téléval) en bref
L’enjeu de ce premier téléphérique francilien est de désenclaver des quartiers enchevêtrés dans des voies ferrées et routes nationales en les reliant en un quart d’heure à une station de métro. Le téléphérique reliera Créteil (ligne 8) à Villeneuve-Saint-Georges en traversant à la fois des quartiers déjà peuplés et d’autres en devenir comme la zac Pologne à Villeneuve-Saint-Georges ou Joliot-Curie à Valenton. Le parcours s’effectuera sur 4,5 km en passant par 5 stations (Bois Matar, Emile Combes, Emile Zola, Temps durables, Pointe du lac), le tout en 17 minutes. Outre le métro à Créteil, les stations sont toutes connectées à des lignes de bus locales. Techniquement, le téléphérique doit survoler ce morceau du sud francilien à 25 à 40 mètres au-dessus du sol pour enjamber la plateforme fret ferroviaire, le TGV, les RN 6, RN 406, RD 60 et le relief en plateaux. Il s’appuiera pour cela sur 30 pylônes, espacés de 150 mètres chacun. Chaque cabine pourra transporter 10 personnes. Sa capacité de trafic est évaluée à 2000 voyageurs par heure dans chaque sens. Le projet est budgété à 132 millions d’euros, cofinancés par la région, le département et l’Etat. Il sera mis en service en 2025.
Des années d’études et de dialogue pour millimétrer l’installation
Pour le premier tronçon, la difficulté était de survoler les voies de la gare de triage de Valenton, large de plus de 110m. Pour résoudre le problème, les équipes ont installé de chaque côté des passe-câbles, “un type de grues disposant de filets de protection au-dessus de ces voies ferrées.” Deux grues ont ensuite été érigées de part et d’autre de l’infrastructure ferroviaire, située entre les viaducs de la Ligne à Grande Vitesse et de la RN406. “Cette imposante structure, positionnée au millimètre près, a nécessité des années d’études et de dialogue”, rappelle IDFM.
En raison du poids du câble (10kg/mètre et un diamètre de 5 cm), l’opération se fait en plusieurs temps, en déroulant successivement des câbles de diamètre de plus en plus important jusqu’au câble définitif. Une fois ce dernier placé au niveau des pylônes, la boucle est fermée et les deux extrémités du câble sont réunies. “C’est ce qu’on appelle « l’épissure », une opération entièrement manuelle”, détaille IDFM, et qui a mobilisé 20 personnes en plus des 10 compagnons mobilisés pour le déroulage.
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