Mardi 3 décembre, les présidents d’université ont donné de la voix pour dénoncer le sous-financement chronique de leurs institutions. L’Université Paris Est Créteil (Upec) en était. Son président, Jean-Luc Dubois-Randé, s’en explique.
“Nous assistons à des baisses de budget régulières et 2025 n’est pas en reste. Sur le plan arithmétique, on peut avoir une impression d’augmentation, mais pas en euros par étudiant, explique Jean-Luc Dubois-Randé, président de l’Upec. Par ailleurs, l’État fait des annonces de mesures salariales sans compenser pour les honorer, avec le fantasme d’une trésorerie importante des universités qui auraient un pactole pour payer ces mesures salariales. Or, il ne s’agit pas de trésorerie de bénéfices, mais d’une trésorerie fléchée très précisément, sur des projets de recherche par exemple. En aucun cas cet argent n’est disponible”, poursuit le président de l’université de Créteil. “On se sent lâché par l’État !”
3,2 millions d’euros non compensés à l’Upec
Concernant l’Upec, les mesures salariales avaient heureusement été anticipées “dans le cadre d’un plan de retour à l’équilibre”, indique le président. L’université a également développé ses propres ressources grâce à l’apprentissage. “Cela nous permet de passer tout juste. On sera en déficit, mais moins que cela aurait pu être, et on prévoit un retour à l’équilibre en 2027.”
Concrètement pour l’Upec, c’est un manque à gagner de 3,2 millions d’euros de mesures non compensées, liées notamment aux pensions civiles, sur un budget total de 330 millions d’euros (composé à 80% de masse salariale). “Cela représente 1%, c’est énorme.”
Le ministre de l’Enseignement supérieur Patrick Hetzel a réagi à cette mobilisation en indiquant qu’une “révision en profondeur du système d’allocation des moyens alloués aux universités est indispensable”.
Le communiqué de son ministère rappelle que dans le cadre d’“un effort de solidarité nationale demandé à l’ensemble des opérateurs publics”, des économies “de l’ordre de 350 millions d’euros” ont été demandées aux établissements d’enseignement supérieur. Le ministère considère que ces efforts “peuvent être absorbés en 2025 par une majorité des établissements”, mais reconnait qu’une “dizaine” pourraient “rencontrer des difficultés financières accrues”.
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