Entreprendre | | 16/02
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Le tour de France du budget s’est arrêté à Nogent-sur-Marne

Le tour de France du budget s’est arrêté à Nogent-sur-Marne © X Mathieu Lefevre

Jeudi 15 février, le député Renaissance Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du budget, s’est arrêté à Nogent-sur-Marne pour la troisième étape de son “Tour de France du budget”, après l’Indre-et-Loire et la Meurthe-et-Moselle. L’occasion d’un débat avec les entrepreneurs locaux.

“On n’est pas responsables de tout”, mais “on est là pour vous écouter”: devant le club Vivre et Entreprendre en Vallée de la Marne, le parlementaire s’apprête à affronter les questions de la vingtaine de chefs d’entreprise, élus et acteurs économiques.

Depuis la mi-janvier, Jean-René Cazeneuve sillonne les circonscriptions tenues par la majorité pour faire de la pédagogie autour de la loi de finances 2024, adoptée au forceps au Parlement via une litanie de 49.3. 

“Il y a le débat, le vote, mais aussi le service après-vote”, résume devant les entrepreneurs Mathieu Lefèvre, le député Renaissance de Nogent-sur-Marne.

L’objectif du “Tour de France”, plus austère que la grand-messe cycliste de l’été, est également de récolter sur le terrain des idées en vue du budget 2025, difficile à boucler au vu des milliards d’euros d’économies à réaliser.

Les entrepreneurs face à la lourdeur des normes

Assis au deuxième rang, un chef d’entreprise qui s’est lancé il y a deux ans regrette le décalage entre “les grands mots” des responsables politiques et “ce qu’on vit” comme entrepreneurs.

Dans la santé, où il exerce, “la norme est exponentielle”, regrette-t-il dans son fauteuil gris, encore échaudé par ses récents démêlés avec l’Agence régionale de santé.

Entre deux annonces sonores de la gare toute proche, un jeune chef d’entreprise renchérit : créer sa société a été “un vrai parcours du combattant”.

“Il y a plein d’informations mais pas vraiment d’interlocuteur”, poursuit l’entrepreneur, qui ne sait pas à qui s’adresser parmi les chambres de métiers (CMA), les chambres consulaires (CCI) ou Bpifrance.

“Un jeune qui veut se lancer, il peut baisser les bras !”, avertit-il.

Au fond de la salle, calé contre la baie vitrée, un président d’association exprime la même incompréhension. 

Après avoir embauché une diplômée de l’université de Liège en Belgique, il lui a fallu attendre “dix mois” pour que le ministère des Sports reconnaisse son diplôme et lui accorde sa carte professionnelle.

“En France, on est tellement fiers de nous qu’on se sent meilleurs sur tout”, s’inquiète-t-il, avant de plaider pour une équivalence des diplômes d’un pays de l’Union européenne à l’autre.

voyager en absurdie

“On a l’impression de voyager en absurdie quand on vous écoute”, admet Constance Le Grip, députée Renaissance des Hauts-de-Seine, qui a rejoint le “Tour de France du budget” à l’occasion de son passage en Île-de-France.

L’ancienne députée européenne glisse toutefois que l’UE n’a pas la compétence pour imposer la reconnaissance par un État membre d’un diplôme obtenu à l’étranger.

“On n’est pas responsables de tout”, avait déjà averti Jean-René Cazeneuve, en réponse à un élu municipal de Champigny-sur-Marne qui regrettait le départ de l’entreprise Air Liquide vers une autre ville du département.

Lire : Air Liquide prêt à quitter Champigny-sur-Marne

Venus parler budget, les députés ont finalement été surtout interpellés sur la lourdeur des normes européennes ou la nécessité de simplifier les démarches pour les entreprises.

Mais les précédentes étapes du “Tour de France”, à la rencontre de créateurs de start-up, d’agents du fisc ou de contribuables ordinaires, ont permis de débattre davantage des enjeux budgétaires, assure à l’AFP M. Cazeneuve. 

Quant aux entrepreneurs présents à Nogent, “notre objectif, c’est de simplifier votre vie”, rassure le rapporteur général. 

Mathieu Lefèvre abonde : “On essaie depuis quelques années de passer d’une administration qui contrôle à une administration qui conseille. C’est un changement de culture qui va prendre du temps”, développe-t-il.

Avant de s’envoler vers sa circonscription gersoise pour le week-end, Jean-René Cazeneuve remercie les entrepreneurs venus débattre.

“Vous avez été peu à me demander de l’argent, c’est assez exceptionnel”, ajoute-t-il malicieusement.

Dans un contexte où la dette dépasse les 100% du produit intérieur brut et où la croissance patine, “il faut qu’on serre les boulons” pour maîtriser les dépenses publiques, souligne le rapporteur général.

par Damien GAUDISSART

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