Avec 18 athlètes participants et 5 médailles, le Val-de-Marne n’a pas boudé son plaisir ce mercredi soir au MacVal, en célébrant ses champions. De quoi faire encore un peu durer la fête.
« L’escrime au Grand Palais, c’était absolument dingue ! Au-delà du sport, on était même dans du théâtre avec ce décor ! » s’enthousiasme encore Romain Cannone. Les Jeux ont été une fête, aussi pour les sportifs. « Quand on voit du monde acclamé son nom, ça fait quelque chose », reconnaît Bernardin Kingue Matam, qui a obtenu la 9ème place en haltérophilie.
« En tant qu’athlètes paralympiques, nous pratiquons toujours notre sport dans des lieux vides, sans spectateurs. Alors, quand j’ai vu le vélodrome plein à craquer, c’était extraordinaire et c’est ça qui m’a permis de gagner mes médailles » confie pour sa part Marie Patouillet, double médaillée d’or et d’argent en para-cyclisme sur piste sur le 3000m femmes C5 et le contre-la-montre 500m femmes C4-5. La troisième médaille paralympique du 94 a été remportée par Nelia Barbosa, qui a remporté l’argent en para-canoë kayak (KL3 femmes).
En plus de ses 3 médailles paralympiques, le Val-de-Marne a conquis deux médailles olympiques, grâce à la judokate Clarisse Agbegnenou, double médaillée d’or et de bronze en judo en moins de 63 kg et épreuve mixte par équipes. « Personnellement, c’est le moment où j’ai récupéré ma fille dans les gradins après ma médaille de bronze qui a été le plus fort », se souvient-elle.
Certes, le Val-de-Marne n’a pas fait pleuvoir les médailles comme à Tokyo, quand les champions du département en avaient ramené 14, mais 5 trophées et 18 athlètes participants, ça se fête. Depuis 2021, plusieurs médaillés du 94 ont par ailleurs rejoint d’autres clubs, et ont remporté de nouvelles médailles cet été, comme les judokas Luka Mkheidze et Amandine Buchard, qui ont rejoint le PSG.
Pas facile de garder ses pépites
D’autres, comme Clarisse Agbegnenou, ont préféré rester dans leur club. « C’est un club familial qui pense à l’athlète dans les bons comme dans les mauvais moments. Par exemple, le club m’a accompagné parfaitement pendant ma grossesse » défend la championne française de judo, licenciée au Red Star Club de Champigny-sur-Marne. « J’ai une histoire particulière avec le Val-de-Marne. Je suis née à Créteil, j’ai l’impression que je suis faite pour ce département, il y a tellement de choses qui sont faites pour le sport, c’est génial ! » abonde Taky Marie-Divine Kouame qui pratique le cyclisme sur piste à l’US Créteil.
Malgré l’attachement à son club, il n’en reste pas moins qu’il n’est pas toujours facile de résister aux avances des gros clubs parisiens. Car l’entrainement de haut niveau prend du temps, et le temps c’est de l’argent. À Champigny, la municipalité a réagi au départ d’Amandine Buchard en proposant des contrats avec d’autres judokates, dont Clarisse Agbegnenou.
Le département fait de même, qui propose régulièrement des emplois souples aux champions, pour leur permettre de s’entraîner tout en sécurisant leur avenir professionnel.
Désormais, le cap est 2028. Pour certaines athlètes, 2024 était aussi un tour de chauffe, comme pour les sœurs Gillet. « Au départ, nous faisions de la gymnastique. Puis, ma mère est tombée sur une annonce Facebook de la fédération française de natation qui recherchait des athlètes pour le plongeon, avec pour objectif de participer aux Jeux de Paris 2024. On s’est donc lancées avec ma sœur Jade, et nous voilà ici aujourd’hui ! » raconte Naïs. Une reconversion qui date d’il y a six ans. Prochain objectif olympique : Los Angeles 2028.
La baignade en héritage
Localement, se pose aussi la question de l’héritage, dont on parle beaucoup en Seine-Saint-Denis. Le Val-de-Marne, lui, n’a pas accueilli d’épreuves, mais des investissements colossaux ont été déployés, financés par l’État et les collectivités, pour accélérer l’assainissement de la Marne et de la Seine. En jouant sur deux leviers : la séparation en bonne et due forme des réseaux d’eaux usées et pluviales chez les particuliers, et la construction de bassins de rétention et même de filtrage des eaux pluviales. Des opérations menées tambour battant, parfois en déployant trois micro-tunneliers simultanément, pour finir les travaux à temps. Résultats : des épreuves de natation et de triathlon qui ont pu se dérouler en plongeant du pont Alexandre III à Paris.
Même sans épreuves, les jeux n’ont pas été boudés dans le département. « On peut affirmer sans sourciller que toute nos collectivités ont su relever avec succès le défi des Jeux. Ici, en Val-de-Marne, le 21 juillet dernier, la flamme a traversé 15 villes de notre département, rassemblant 165 000 personnes sur le parcours, l’une des plus importantes concentrations populaires de France. Le 27 et 28 août, la flamme paralympique a également été accueilli avec une ferveur tout aussi forte », a rappelé Olivier Capitanio, le président du département.
Au lendemain de ces jeux, point d’équipements donc, mais un bon souvenir, et la promesse d’un retour à la baignade, dans des plages aménagées en bord de Marne et de Seine, dès 2025. « On veut des lieux de baignades, apprendre à nager, et la qualité de vie des Val-de-Marnais avec l’eau », résume Patricia Korchef-Lambert, vice-présidente du département en charge de la délégation Sports.
Pas de qui pavoiser sur les JO dans le Val de Marne !
Entre la quasi absence d’épreuves dans notre département – alors que, excusez du peu, l’INSEP est à Vincennes (!) –
les infrastructures dernier-cri construites en Seine Saint-Denis et les multiples rencontres accueillies dans ce même département, en Seine et Marne et dans les Yvelines …
Le Val de Marne a fait office de parent pauvre !!
Et rendre un tant soit peu la Marne baignable… (pour quand déjà ??) n’est en rien un «lot de consolation».
Nos jeunes méritent beaucoup mieux au regard du nombre de médailles rapportées à la France.
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