Ce mardi 15 octobre, le groupe scolaire Maurice Denis de Champigny-sur-Marne, qui compte environ 600 élèves, a été entièrement fermé toute la journée suite à une grève de l’équipe enseignante. Ce mercredi, parents et enseignants ont manifesté devant la Direction académique départementale. Explications.
Du côté de la maternelle, qui compte environ 200 élèves, 6 élèves doivent actuellement être accompagnés individuellement par un ou une assistante (AESH), en raison de leur handicap. Problème, explique une enseignante, il n’y a actuellement que 5 AESH présentes, la sixième est en arrêt maladie et n’a pas encore été remplacée. Par ailleurs, 6 autres enfants ont leur dossier en cours auprès de la Maison départementale du handicap (MDPH) pour bénéficier de cette aide. “Parmi ces 6 enfants, 2 ont un comportement violent et extrêmement problématique en termes de sécurité et de possibilité d’apprentissage“, détaille l’enseignante qui réclame une accélération du traitement de ces dossiers par la MDPH.
L’école élémentaire, elle, accueille environ 400 élèves. 6 élèves ont été notifiés par la MDPH comme devant bénéficier d’une AESH individualisée, 8 doivent bénéficier d’un accompagnement mutualisé, 3 sont en attente de notification et 4 encore constituent de nouveaux dossiers. “On a aussi une classe Ulis (unité locale d’inclusion scolaire qui accueille des élèves porteurs de handicap) dont les élèves ont besoin d’AESH quand ils sont en classe banale”, détaille un enseignant. Pour l’heure, indique ce dernier, l’école ne dispose toutefois que de 5 AESH dans l’école. “Il nous manque au moins 3 AESH”. Parmi les élèves accompagnés, un est en attente d’Institut Médico-Éducatif (IME). “Nous avons des situations où l’enseignant ne peut pas gérer la classe, surtout si c’est un remplaçant, car certains élèves peuvent devenir très violents. Nous avons aussi eu des enfants qui ne voulaient plus venir en classe à cause de l’ambiance.”
C’est dans ce contexte que l’ensemble du groupe scolaire a été fermé ce mardi. Après le rassemblement de ce mardi à Créteil, un nouveau est prévu ce jeudi , devant l’Inspection de circonscription, à Champigny.
“La situation relatée par les enseignants de Champigny est représentative de ce qui se passe au niveau départemental. La question des AESH pèse très fortement en cette rentrée. Le nombre d’élèves notifiés par la MDPH continue de croitre. Cela recouvre beaucoup de réalités, qui vont de l’hyper activité et des troubles de l’attention au TSA (troubles du spectre autistique) non verbal avec de grosses crises. Nous avons aussi des élèves qui ne trouvent pas de place en établissement spécialisé, et se retrouvent par défaut en Ulis, voire en classe banale”, observe Cyrille Micheletta, délégué FSU Snu-ipp94, venu accompagner les enseignants au rassemblement de ce mercredi. Une problématique de plus en plus difficile à gérer, faute d’AESH en nombre suffisant, et aussi en raison “d’équipes plus fragiles”, estime le délégué syndical. “Car même lorsque l’on crée des postes d’enseignants, la crise du recrutement conduit à augmenter le nombre de contractuels non formés qui font ce qu’ils peuvent. Dans ces situations, un gamin un peu plus compliqué peut faire imploser une école.”
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