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Commerce | | 22/09
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Comment le centre commercial Créteil Soleil résiste à la crise de la cinquantaine

Comment le centre commercial Créteil Soleil résiste à la crise de la cinquantaine © B Perakis

Aidé par son emplacement incontournable et des extensions pour maintenir sa taille critique, le centre commercial Créteil Soleil, qui vient de fêter ses cinquante ans, a réussi à traverser les turbulences liées aux faillites d’enseignes moyen de gamme, notamment en développant fortement son offre de loisirs et de restauration.

Ouvert le 10 septembre 1974, en plein développement urbain de la ville préfecture, dans le cadre du projet de Nouveau Créteil, le centre commercial Créteil Soleil en a constitué l’une des pièces maitresses. Ce grand rectangle, longé par la grande artère automobile D1 et entouré de routes, s’est parfaitement imbriqué dans un schéma qui faisait alors une place royale à l’automobile. Très accessible en voiture, il s’est aussi imposé d’emblée comme un passage incontournable aux usagers du métro, positionné entre la station Créteil préfecture (ligne 8), et le bord du lac où l’on retrouve plusieurs équipements structurants de la ville (préfecture, mairie, théâtre, Chambre de commerce…). La population de la ville, elle, n’a fait que croitre, passant de près de 60 000 habitants à l’ouverture (elle avait déjà doublé depuis 1960) à près de 93 000 aujourd’hui. À cette démographie, il convient d’ajouter toutes les personnes qui travaillent sur place, dans les administrations, hôpitaux et entreprises. De quoi constituer un emplacement idéal, première condition de réussite d’un centre commercial.

Depuis, la concurrence s’est musclée alentour, et sans doute parcourt-on moins de kilomètres pour venir à Créteil Soleil, mais la base est restée solide, d’autant que le centre a su conserver une taille critique, menant une première grosse extension à l’aube des années 2000, avec un troisième étage où l’on pouvait enfin voir le ciel, et des restaurants. Puis une seconde extension 20 ans plus tard, qui a renforcé le food court et travaillé sérieusement sur les circulations et les accès. Côté enseignes, le mall, propriété de la foncière Klépierre qui compte beaucoup de grands centres commerciaux, a su attirer les enseignes tendance, parfois parmi les premiers.

Aujourd’hui, Créteil Soleil compte 270 enseignes – dont pas moins de 60 restaurants proposant tous les styles de cuisine dans des prix et ambiances variées, une salle de sport, un laser game et un multiplex de 18 salles. S’y mêlent à la fois du commerce de proximité où l’on fait ses courses de base, du service, des loisirs, et des enseignes tendance. “Le service se développe beaucoup, notamment les services médicaux, constate Fedwa Kadri, directrice du centre. La grande nouveauté est aussi le loisir.” Résultat : un trafic qui reste l’un des plus importants en centre commercial. “21 millions de visiteurs en 2023 et nous espérons faire encore mieux en 2024”, projette la directrice, détaillant une clientèle très diversifiée en termes d’âge.

Plus de place pour les concepts qui résistent

Depuis plusieurs années pourtant, les modalités de consommation ont changé, chamboulées par le développement de l’e-commerce et des enseignes ultra-low cost comme Shein. Une tendance qui a frappé de plein fouet les réseaux mass-market qui peuplent les centres commerciaux, avec quelques faillites très médiatisées comme celle de Camaïeu, et beaucoup d’autres plus discrètes, mais tout aussi concrètes dans les centres.

Des départs sur lesquels la directrice du centre indique savoir rebondir, évoquant même de la “vacance stratégique” pour adapter les cellules aux nouveaux projets, en proposant des cellules plus grandes. “Nous avions un pharmacien qui avait deux magasins et les a regroupés en une seule grande pharmacie, Adidas a fermé son premier magasin pour rouvrir cet été dans une surface plus grande, supérieure à 300m2, et Jules, qui est là depuis 20 ans, va rouvrir fin octobre avec un nouveau concept qui réunit trois cellules”, cite Fedwa Kadri. De nouveaux restaurants sont aussi annoncés, comme Popeyes et Onyxia.

À quand un magasin Action et un Apple Store ?

Alors que l’arrivée de Primark il y a dix ans avait suscité une véritable liesse dans le centre commercial, en raison de ses petits prix, amorçant le tournant vers l’ultra low-cost fast fashion, les visiteurs, eux, voient encore un trou dans la raquette concernant les prix plancher. Plusieurs de ceux croisés dans les allées réclament ainsi un magasin Action, à l’instar de Yassine, 20 ans, qui se rend dans le centre deux fois par mois, “surtout pour les restos”.

À l’autre bout du spectre tarifaire, l’autre marque qui revient est Apple Store, comme le demande Ines. La jeune lycéenne confie faire un peu plus” ses achats en ligne, mais continue de venir car “Il y a des nouvelles collections très souvent, et on peut trouver plus facilement ce qui nous plaît dans les nouvelles tendances.”

Propos recueillis par Bryan Perakis et Cécile Dubois

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