Les syndicats organisent ce jeudi la première grève de l’année dans l’Éducation nationale. Les salaires, les annonces préliminaires de la carte scolaire, la mise en place prochaine des groupes de niveau au collège et la prise en charge des élèves en situation de handicap cristallisent les contestations.
Le SNUDI-FO 94, la FSU-SNUipp 94, CGT Educ’action 94 et Sud éducation 94 appellent les enseignants à faire grève ce jeudi. Les syndicats départementaux du premier degré réclament une augmentation du point d’indice de 10 %. Ils demandent aussi à l’inspection académique de revenir sur les fermetures de classes annoncée pour la rentrée 2024.
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L’intersyndicale sollicite également un plan d’urgence pour réduire les inégalités scolaires et garantir une école inclusive en allégeant les effectifs, dédoublant toutes les grandes sections de maternelles situées dans des quartiers populaires et en réalisant 100 % d’absences remplacées.
Dans l’enseignement secondaire, les syndicats se battent contre la mise en place des groupes de niveau au collège. Ils consistent à éclater les classes en mathématiques et français en trois niveaux homogènes pour appliquer une pédagogie adaptée aux niveaux. Dans un tract diffusé aux parents d’élèves du collège Molière à Chennevières-sur-Marne, une intersyndicale Sud, Fo (Snfolc) Snes-Fsu, local anticipe une dégradation de la qualité de l’enseignement. “Nous aurons besoin d’un tiers de professeurs en plus en français et en mathématiques pour les niveaux 6e et 5e. Nous ne savons où ces enseignants seront trouvés puisque des postes sont encore fermés dans les concours et que le métier est de moins en moins attractif“. Ces enseignants sont vigoureusement opposés à l’esprit même de cette réforme défendue par le Premier ministre, Gabriel Attal. “Nous n’avons pas choisi de nous investir dans un collège public pour effectuer une ségrégation entre les élèves dès l’âge de 11 ans. Notre but n’est pas de favoriser l’entre-soi, mais le bien-être et la progression de tous. De nombreuses études montrent que moins les classes sont chargées, plus les élèves progressent, quel que soit leur niveau“.
Aucun cortège n’est annoncé en Val-de-Marne ce jeudi, mais des manifestants se réunissent devant le rectorat en matinée. L’intersyndicale donne directement rendez-vous à la station de métro Luxembourg à 14 heures pour la manifestation parisienne jusqu’au ministère de l’Éducation nationale.
La FCPE 94 se joint au mouvement
Les parents d’élèves de la FCPE se joindront au mouvement. “Les différentes mobilisations sur tout le département que [nous menons] localement, devant le rectorat ou la DASEN, sont le reflet d’une politique comptable éducative dont nous ne voulons pas“, indique la fédération dans un appel à manifester. “Vous êtes nombreux à nous saisir quotidiennement pour des absences de professeurs non remplacées, pour des personnels de direction manquants, pour des AESH manquants. En ce début d’année, s’ajoutent à ces manques structurels existants, les fermetures de classes, les non-ouvertures et les DHG (dotation horaire globale) majoritairement en baisse dans les établissements de notre département“.
7 000 heures d’absences non remplacées en Val-de-Marne depuis septembre 2023
La fédération qui propose aux parents de déclarer les heures d’absences non remplacées sur sa plateforme “ouyapascours” totalise 7 000 heures en Val-de-Marne depuis septembre 2023.
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