Le club de rugby de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a réclamé que “de vraies actions” soient entreprises, notamment par la Fédération française de rugby, à la suite d’injures racistes ayant visé deux de ses joueuses lors d’un match à Lons (Pyrénées-Atlantiques), le dimanche 31 mars.
La FFR, via sa commission anti-discriminations et égalité de traitement (CADET), s’est “auto-saisie” mardi du problème, a précisé Vincent Gabrelle, secrétaire général de l’AC Bobigny 93, dont la section féminine, les “Louves”, évolue en Elite 1 (1re div. féminine). Une réunion de la CADET devait avoir lieu mercredi soir, durant laquelle “le sujet des insultes racistes qu’ont subi nos joueuses sur et en dehors du terrain sera évoqué”, a-t-il ajouté. “Plus qu’un plan de communication” rappelant que le racisme n’a pas sa place dans le rugby, “nous espérons de vraies actions”, a affirmé le dirigeant. Car, a-t-il poursuivi, “trop c’est trop: nos joueuses seniors ne sont pas les seules touchées par le racisme, même nos cadettes se font insulter très régulièrement”.
Dimanche 31 mars à Lons, lors du dernier match de Coupe de France de rugby féminin, qui a vu la victoire (20-18) de Bobigny sur le club béarnais, deux “Louves” ont subi des injures à caractère raciste.
“L’une s’est entendue désigner par l’Africaine aux cheveux courts et l’autre a été traitée de sale Noire”, a expliqué M. Gabrelle, en précisant que des joueuses de l’équipe réserve Elite de Bobigny avaient déjà subi des insultes racistes deux semaines auparavant.
Woki et Fall au soutien
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le club de Lons a promis pour sa part de “prendre les mesures nécessaires et adaptées”.
La FFR a de son côté condamné mardi “fermement les actes de racisme constatés lors de certaines rencontres”, apportant “son soutien aux joueuses et dirigeants concernés”.
Très choquées, les joueuses de Bobigny n’ont pas réagi sur le coup, ne sachant pas qu’elles avaient le droit d’en informer l’arbitre, via leur capitaine par exemple, comme c’est possible par le règlement, a souligné M. Gabrelle.
En effet, comme l’a rappelé la FFR dans son communiqué, “tout officiel de match témoin de faits discriminatoires ou incitant à la discrimination (en raison de l’apparence, de la couleur de peau, du sexe, de l’orientation sexuelle…), à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes” peut en informer “sans délai” l’arbitre, “si celui-ci “ne l’a pas lui-même constaté”. L’arbitre peut alors interrompre la rencontre et exiger que toutes les dispositions soient prises “pour mettre un terme au(x) trouble(s) relevé(s)”. “La partie ne reprendra qu’après cessation des faits. A défaut, l’arbitre pourra décider de l’arrêt définitif de la rencontre”, ajoute encore la FFR.
“Dans le train du retour, nous avons dit aux joueuses qu’à partir de maintenant, au premier propos raciste, la capitaine en informerait l’arbitre, et au second, elles sortiraient du terrain”, a conclu M. Gabrelle.Plusieurs internationaux français, dont Cameron Woki (Racing 92) et Madoussou Fall (Stade bordelais), tous deux formés à Bobigny, ont réagi sur leurs réseaux sociaux en postant notamment le communiqué du club de Seine-Saint-Denis condamnant ces actes.
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