Urbanisme | Paris | 13/01
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Les projets parisiens sur la sellette après la nomination de Rachida Dati à la culture

Les projets parisiens sur la sellette après la nomination de Rachida Dati à la culture © Studio Alma pour le Groupement BBS

Outre qu’elle chamboule les stratégies d’alliance à droite en vue des municipales de 2026, la nomination surprise de Rachida Dati au ministère de la Culture pourrait conditionner la poursuite de plusieurs projets de la municipalité.

“On espère qu’elle ne se servira pas de ce poste pour faire de la politique politicienne”, s’inquiète-t-on dans l’entourage du premier adjoint Emmanuel Grégoire. Pour Aurélien Véron, élu du groupe LR et apparentés mené par Rachida Dati au conseil municipal, cette dernière va bien “mettre des bâtons dans les roues de la mairie de Paris, qui a pris la culture à la légère” depuis 2020 et la réélection d’Anne Hidalgo face à Rachida Dati.

Lire aussi : Rachida Dati, plus que jamais dans la course pour la mairie de Paris

“Tous les dossiers incontournables à Paris, elle va se pencher dessus”, prévient Aurélien Véron, pour qui la future candidate entend ainsi “conforter” sa position d’opposante numéro 1 en vue des municipales de 2026.

Trois projets sont sur la sellette.

Square de Notre-Dame

Projet inscrit dans le cadre de la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame après son incendie de 2019, le réaménagement des abords du monument fait polémique depuis que la mairie a montré vouloir enlever les grilles du square historique attenant, et y installer une vaste pelouse accessible au public.
En mai 2023, les opposants à cette transformation du site ont demandé au président de la République et à la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, “d’arrêter d’urgence ce projet et de le revoir en privilégiant la simple restauration du square Jean-XXIII”.

En Conseil de Paris, Brigitte Kuster, l’élue LR du groupe de Rachida Dati, avait demandé que le square “demeure fermé pour des raisons de sécurité” et que le mobilier urbain historique “soit conservé”.

Ce mobilier urbain, notamment les bancs Davioud, “restera”, a réaffirmé vendredi l’entourage d’Emmanuel Grégoire, pour qui le projet “est dans une phase trop avancée” pour être interrompu. “On a passé les deux CNPA (Commissions nationales du patrimoine et de l’architecte), suivies par les ABF (Architectes des bâtiments de France)”, deux organismes placés sous la tutelle du ministère.

En mai 2023, la CNPA, dont l’avis est simplement consultatif, avait approuvé le projet, mais à quatre conditions, dont le maintien de la grille du square.

Lire aussi : Paris : la transformation des squares de Notre-Dame en espace arboré continu fait polémique

Tour Eiffel et Champ-de-Mars

Autre dossier chaud : le site de la Tour Eiffel. En 2022, la municipalité parisienne avait renoncé à la réfection de ses abords qui impliquait l’abattage d’une vingtaine d’arbres, devant la percée médiatique d’associations de défense de l’environnement. À cette date, Rachida Dati demandait alors “un statut de protection patrimoniale du site du Champ-de-Mars et de l’axe Tour Eiffel-Trocadéro, livrés au déboisement, à la délinquance et à la bétonnisation”.

Le projet plus large de réaménagement de la perspective allant du Trocadéro au Champ-de-Mars, auquel elle s’opposait, a lui été bloqué par la préfecture de police.

Depuis, les recours devant la justice de la mairie ont été retoqués, mais Anne Hidalgo et Emmanuel Grégoire ont laissé entendre espérer relancer les travaux après les Jeux olympiques.

Démolition du pavillon des Sources

Cette fois, il ne s’agit pas d’un projet de la ville, mais celle-ci l’a soutenu en délivrant le permis : la démolition du Pavillon des Sources, un petit bâtiment du site historique des travaux de Marie Curie, tout près du Panthéon. À la place, l’Institut Curie voulait y construire un bâtiment de cinq étages pour y installer “le premier centre de chimie biologique sur le cancer en Europe”.

Le projet, controversé, a été arrêté début janvier par Rima Abdul Malak qui avait demandé d’envisager “toute alternative possible”. Rachida Dati lui avait écrit en octobre pour lui demander l’inscription du site “à l’inventaire des monuments historiques”, déplorant que la “préservation du patrimoine parisien” soit “trop peu prise en compte par la mairie de Paris dans les opérations d’urbanisme qu’elle autorise”.
“Dans le domaine du patrimoine, je sais, chère Rachida, que tu vas veiller au destin du Pavillon des Sources de Marie Curie”, a déclaré Rima Abdul Malak lors de la passation.

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