En pleine impasse budgétaire en raison de la crise de l’immobilier – car il dépend de sa fiscalité, le conseil départemental du Val-de-Marne continue de tailler dans les dépenses, entraînant des dommages collatéraux. Après les épiceries sociales, il était question, au conseil de ce lundi 9 décembre, des associations caritatives et de l’aide à la construction et rénovation du logement social. Explications.
Panique à bord au Secours Populaire du Val-de-Marne. Dans un communiqué publié ce dimanche, la fédération départementale s’est alarmée du passage de 86 000 à 20 000 euros de sa subvention du département pour l’année 2024. “D’ordinaire, nous sommes notifiés du montant de notre subvention en septembre, mais là nous l’avons appris en décembre, détaille Freddy Cabrimol, secrétaire général du Secours Populaire 94. Il s’agit de notre plus importante subvention de fonctionnement, qui nous permet un soutien fixe et stable”, regrette-t-il. Le budget total de la fédération départementale tourne autour de 1,3 million d’euros. Les autres ressources sont issues des dons, à hauteur de 40% environ, précise le secrétaire général. Pour l’association caritative, c’est un coup dur, d’autant que le nombre de personnes aidées ne cesse d’augmenter. “Nous étions à 16 000 personnes fin 2023 et arrivons à 18 000 personnes fin 2024”, chiffre Freddy Cabrimol. En 2018, le Secours populaire suivait 10 000 personnes. La fédération est d’autant plus inquiète que le cadre de subvention départementale est établi de manière triennale. Sur trois ans, l’aide passerait ainsi de “258 000 euros à 60 000 euros, soit 198 000 euros – soit une baisse globale de 77%” s’alarme-t-elle dans son communiqué. “Nous n’allons sans doute pas supprimer une action en particulier, mais cela va impacter un peu toutes nos activités”, regrette encore le secrétaire général.
L’impasse budgétaire du département
De son côté, le président du département, Olivier Capitanio (LR), motive la diminution pour cette année par l’impasse budgétaire totale dans laquelle se trouve la collectivité, dont une partie importante du financement dépend des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) sur les transactions immobilières (ce que l’on appelle improprement les frais de notaire), lesquelles sont en chute constante en raison de la crise de l’immobilier (des prix qui baissent et moins de ventes). “Nous avons perdu 160 millions de recettes DMTO en deux ans”, chiffre ainsi le président. Une somme loin d’être négligeable sur des budgets de fonctionnement tournant autour de 1,5 milliard d’euros. À cela s’ajoute un flou total concernant les ajustements budgétaires pour 2025, lié au nouveau “chaos institutionnel”, regrette l’élu. Va-t-on demander encore plus d’efforts aux collectivités, un peu moins ? La question reste en suspens. “Nous n’avons jamais connu un tel maelström”, témoigne Olivier Capitanio. D’ores et déjà, en revanche, le montant de la portion de TVA annoncé en début d’année au département pour l’année 2024, et sur lequel se basait le budget primitif, a été revu à la baisse, en raison de la diminution de perception de la TVA au niveau national. “Pour le Val-de-Marne, c’est encore 11 millions d’euros de moins que prévu”, chiffre le patron du département, rappelant que 60 à 70% des dépenses de la collectivité ont un caractère obligatoire (paiement des allocations nationales de solidarité notamment).
Taille générale
Dans ce contexte, le rabot passe partout, y compris sur les subventions aux associations caritatives. “Le Secours Catholique voit sa subvention réduite de 13 000 €, celle des Restos du Cœur de 23 000 €, et la Croix-Rouge Française subit une baisse de 11 000 €”, détaille le groupe d’opposition communiste dans un communiqué, demandant “à la majorité départementale de revenir sur cette décision”.
“Nous avons réduit la subvention à 20 000 euros pour toutes les associations d’aide cette année, à l’exception des Restos du cœur (dont la subvention est de 60 000 € en 2024) qui ont subi un incendie dans leur entrepôt. Cela fait une grosse différence pour le Secours Populaire car ils bénéficiaient auparavant de la plus grosse subvention”, argumente Olivier Capitanio, promettant néanmoins une réunion début 2025 pour faire le point sur la situation budgétaire des associations. L’élu promet aussi de revoir le montant des subventions à la hausse les années suivantes en cas de “retour à meilleure fortune.”
En attendant, les associations ne sont pas les seules à pouvoir retirer un cran de leur ceinture, le président du Val-de-Marne a également annoncé suspendre l’aide à la construction et réfection de logements sociaux pour les années suivantes, le temps de traiter tous dossiers en cours. “Nous avons déjà 3 185 logements en construction ou réhabilitation dont les dossiers sont en cours, représentant une participation financière de 10 millions d’euros pour le département”, calcule Olivier Capitanio. Concrètement, l’impact de la suspension du dispositif, également conditionné à un retour à meilleure fortune, concernera les logements à venir en 2026-2027.
Amputé d’une partie du montant de sa subvention départementale, le Secours Populaire, lui, a toqué du côté des villes, dont une partie soutiennent déjà la fédération, pour des montants plus faibles. “Nous avons un soutien des municipalités dans les 23 communes où nous sommes implantés, et même au-delà, dans des villes proches comme Nogent-sur-Marne ou Alfortville”, indique Freddy Cabrimol.
“Les villes ne pourront pas compenser, c’est une compétence du département”, estime pour sa part le maire écologiste d’Arcueil, Christian Métairie, dont la ville accorde une subvention autour d’un millier d’euros, indiquant que l’Espace départemental des solidarités “envoie souvent des personnes en grande difficulté à l’épicerie sociale”.
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“Les villes ne pourront pas compenser, c’est une compétence du département”, dit le maire écologiste d’Arcueil. ???
Mais si, les villes peuvent compenser, si elles veulent : elles ont une compétence générale.
Pensons à tous ces élus de gauche (villes, départements, régions), bref de partis qui ont voté la censure. D’habitude, c’est la faute à l’Etat s’il leur manque des sous. Sauf que là, l’Etat c’est plus personne pour prendre des décisions ! Pour les collectivités locales, mais aussi pour les agriculteurs qui en sont bien énervés en ce moment, et pour de nombreuse autres professions.
Ont-ils réfléchi, les députés de gauche et RN (Le Pen), alliés et unis pour voter la censure ?
Raconter que yaka dépenser l’argent qu’on n’a pas, c’est plus facile, en plus c’est ce qu’a fait la macronie trop longtemps, mais il devient urgent de revenir sur terre.
peut être demander de l’aide à Valérie Pecresse, elle doit bien avoir quelques centaines milliers d’euros
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