Peu praticable en hiver et par temps pluvieux, la pelouse naturelle du stade L’Haÿette à L’Haÿ-les-Roses va être transformée en terrain synthétique. Une mue attendue avec enthousiasme par les clubs de football et de rugby, mais qui suscite la colère du club d’athlétisme.
En cette année olympique, L’Haÿ-les-Roses investit dans ses équipements sportifs. La ville va dépenser 1,3 million d’euros pour remplacer la pelouse naturelle du stade L’Haÿette par un gazon synthétique et granulés de liège.
Rugby et foot applaudissent
Des travaux attendus depuis une dizaine d’années par les clubs de rugby, de football et les établissements scolaires alentour. Mal drainé, le terrain se transforme en gadoue l’hiver ou quand il pleut en abondance, le rendant inutilisable. Selon les services municipaux, le terrain synthétique multiplierait le nombre d’usagers par six.
Problème pour les épreuves de lancer
La section athlétisme du club omnisports de L’Haÿ-les-Roses fustige, en revanche, cette transformation. “Les terrains synthétiques ne permettent pas la pratique du lancer : le disque, le poids ou le marteau ne peuvent plus laisser de marque comme sur le gazon, et le javelot ne peut plus piquer dans la pelouse“, expliquent les dirigeants dans une pétition lancée le 2 février dernier, à l’intention du maire, Vincent Jeanbrun. Elle a recueilli près de 600 signatures en deux semaines, bénéficiant notamment du relai du comité départemental d’athlétisme.
Pour le CAL Athlétisme, l’existence du club est, en effet, menacée, car elle ne permettrait plus les entraînements de lancer, ni l’organisation des compétitions. Par ailleurs, les athlètes pointent la rigidité des surfaces synthétiques jugées plus traumatisantes pour les articulations. La direction dénonce également le coût du revêtement “qui doit être renouvelé tous les dix ans“, et une artificialisation des sols. “De plus en plus de communes optent en outre pour les pelouses gazon naturel. La ville de Cachan a déjà abandonné son projet de pelouse artificielle“, motive le club.
Économie d’eau
De son côté, la mairie précise que le sol n’est pas artificialisé puisque le terrain restera perméable. Elle chiffre d’ailleurs à 30 000 euros l’économie d’eau annuelle parce que le synthétique ne s’arrosera pas. La pelouse actuelle nécessite 4 500 m³ d’eau par an.
Débat en conseil municipal
La question s’est invitée au conseil municipal de L’Haÿ-les-Roses le jeudi 8 février. L’opposant Sophian Moualhi (L’Hay en commun) a présenté un vœu pour “la préservation du CAL Athlétisme et le maintien de la pelouse naturelle du stade L’Haÿette“, reprenant les griefs de la direction du club.
Possibilité d’adapter les javelots au synthétique
“La pratique du lancer du poids est maintenue jusqu’au niveau régional. Le javelot pourra continuer sur le synthétique avec des embouts spécifiques. Le club pourra continuer à accueillir des compétitions, peut-être pas autant qu’il y a trois ans. Il n’y a pas non plus de risque de perte de son agrément par la fédération française d’athlétisme“, a réagi Sophie Hélie, adjointe au sport, précisant qu’une réunion avait eu lieu avec le club et le comité départemental d’athlétisme suite à la mobilisation.
Crise au club
De son côté, Mélanie Nowak, adjointe à la vie associative, a indiqué que le club traversait une crise, avant même cette décision de transformation de la pelouse. “Il faut absolument conserver ce club. Il se portait très bien puis il a subi des aléas avec quatre directions différentes en trois ans et des relations très tendues entre les différents interlocuteurs. Cet été, le club a perdu des adhérents (passé de 160 à 100), tous ses compétiteurs et la moitié de ces entraîneurs. Une nouvelle équipe est arrivée. Elle essaye de remonter la pente. Nous travaillons ensemble pour trouver une solution.”
À l’issue de la discussion, seuls les élus du groupe d’opposition L’Hay en commun ont voté leur vœu, l’autre groupe d’opposition (L’Haÿ – Humanisme, Solidarité, Ecologie) s’est abstenu.
L’échange est disponible en replay sur la page Facebook de la ville
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