Avec 14 sites d’entraînement et quatre sites de compétitions, la Seine-Saint-Denis sera l’un des principaux théâtres, après la capitale, du déroulement des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Plusieurs équipements ouvriront aussi dans le sillage de l’événement. Revue de détails.
À moins de 200 jours des JOP de Paris 2024, tous les chantiers ne sont pas encore achevés. Malgré les déconvenues et certains retards d’infrastructures non liées directement aux jeux, comme l’achèvement de la ligne 16 et 17 qui devaient desservir des sites de compétition, la Seine-Saint-Denis sera durablement marquée par l’événement.
Selon la Cour des comptes, 80% du financement de la Solideo bénéficie, en effet, au département, soit 1,1 milliard d’euros. Quatre des cinq plus grands chantiers d’infrastructures menés par la Solideo se situent en Seine-Saint-Denis. Seule l’Arena de la porte de la Chapelle, n’est pas sur le territoire. “Sur les 64 ouvrages construits ou rénovés dont la réalisation est supervisée par la Solideo [ndlr, Société de livraison des ouvrages olympiques], 47 se trouvent dans ce département. Au total, près de 80% du financement public de la Solideo, soit en investissement, soit en fonctionnement, sont donc dirigés vers la Seine-Saint-Denis“, note d’ailleurs un rapport d’information parlementaire.
Sur place, les attentes sont immenses. Pour rappel, le département est, après Paris, celui qui est le moins doté du pays en équipements sportifs avec 15,8 équipements pour 10 000 habitants. Il ne compte que compte 34 équipements aquatiques pour 40 communes, soit 0,0034 piscine pour 10 000 habitants. Près d’un élève sur deux ne sait pas nager à l’entrée du collège.
Les piscines en héritage
- Le centre aquatique de Saint-Denis
À Saint-Denis, le Centre aquatique olympique (CAO), l’un des deux équipements construits pour les Jeux avec l’Arena Porte de la Chapelle (Paris 18ème arrondissement), doit être livré avec un mois d’avance, en mars, comme s’y est engagée la Métropole du Grand Paris (MGP), maître d’ouvrage. Ses bassins ont été mis en eau le 20 décembre pour tester leur étanchéité. Il accueillera les épreuves de plongeon, waterpolo et natation artistique entre le 10 juillet et le 10 août. À partir de l’été 2025, il sera ouvert au public comme lieu d’entraînement des clubs et des associations sportives de Saint-Denis et de Paris, ainsi que du pôle France de plongeon, puis comme lieu d’apprentissage pour les scolaires.
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- Le centre aquatique de Marville
À cheval sur les villes de Saint-Denis et La Courneuve, le Centre aquatique de Marville sera livré le 6 février au conseil départemental qui en est le maître d’ouvrage. Durant la compétition, il accueillera les entrainements du waterpolo. Il remplacera ensuite la piscine départementale ouverte en 1975, tout en renforçant ses capacités d’accueil avec des bassins intérieurs et extérieurs, ainsi qu’un espace de balnéothérapie et de fitness. À côté du centre, quatre terrains serviront aussi à l’entrainement des compétiteurs de rugby à 7 pour les JO.
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- Centre aquatique du fort d’Aubervilliers
Les travaux du Centre aquatique du Fort d’Aubervilliers doivent aussi être achevés en février pour pouvoir accueillir les entrainements de natation ou de waterpolo. Représentant un investissement de 32 millions d’euros, dont 10 millions par la Solideo, le complexe formé notamment par deux bassins de 50 et de 25 mètres, sera ouvert principalement aux scolaires après les JOP. L’équipement devrait aussi devenir un centre de compétitions de natation course de niveau régional.
- Rénovation du stade nautique de Montreuil
Plus d’un mois après sa fermeture en mars 2023, le stade nautique Maurice Thorez à Montreuil poursuit par ailleurs sa rénovation. Il sera confié à la Solideo en mai, afin de devenir un centre de préparation pour le waterpolo.
- Reconstruction de la piscine d’Aulnay-sous-Bois
La ville d’Aulnay-sous-Bois a aussi bénéficié du financement de la Solideo pour rebâtir sa piscine, à hauteur de 5 millions d’euros sur un total de 30 millions d’euros. Le centre aquatique L’Odyssée, inauguré en 2021, sera l’un des sites d’entrainement de natation et peut accueillir plus de 2 500 personnes l’été.
Par ailleurs, trois bassins temporaires installés pour JOP seront réimplantés à Sevran, Montfermeil, Bagnolet et Pierrefitte-sur-Seine (ces deux dernières se divisant un bassin en deux).
Un hub du sport inclusif à Bobigny
D’autres équipements sortent de terre en Seine-Saint-Denis. C’est le cas du Prisme à Bobigny (Pôle de référence inclusif sportif métropolitain), qui deviendra en septembre-octobre, un hub du sport inclusif. Bien qu’il n’accueille aucune épreuve des Jeux, il est financé à hauteur de 5 millions d’euros par la Solideo, sur total de 55 millions d’euros investi principalement par le département de la Seine-Saint-Denis.
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Site d’escalade au Bourget
Le site d’escalade du Bourget, lui, accueillera bien la compétition olympique du 5 au 10 août. Il est composé de six murs d’escalade. Le département héritera des trois murs en intérieur qui seront dédiés à l’entrainement des grimpeurs et qui sont encore en cours d’installation dans le nouveau gymnase Marie Paradis (du nom de la première femme à avoir atteint le sommet du Mont Blanc en 1808). La surface totale d’escalade sera de 670 mètres avec une hauteur maximale de 11 mètres.
Des équipements rénovés
À l’image du parc des sports Georges Prudhomme à Tremblay-en-France, où s’entraineront les footballeurs, quatorze équipements sportifs ont été rénovés grâce aux Jeux dans le département. Situé à l’extrême sud de L’Île-Saint-Denis, la Grande Nef a été entièrement réhabilitée par la Solidéo (14,9 millions d’euros). Propriété de la ville de Saint-Ouen-sur-Seine, elle devrait être prête dans les prochaines semaines pour devenir un site d’entrainement pour l’athlétisme, le para-athlétisme, le triathlon, le para-triathlon et la gymnastique rythmique.
Autre site rénové dans la commune grâce aux JO, le gymnase Pablo Neruda, bien connu des Audoniens, servira de site d’entraînement pour la lutte et le breakdance. Il deviendra ensuite l’un des pôles sportifs du nouveau quartier qui émergera après la reconversion du village des athlètes.
À Saint-Denis, le complexe sportif Auguste Delaune, qui était, lui aussi, délaissé, a bénéficié d’une remise aux normes complète et d’une mise en accessibilité du parking. Il sera un centre de préparation multi-disciplines durant les Jeux : athlétisme, judo, taekwendo, para-judo, para-athlétisme.
Du village olympique à un nouveau quartier de ville
Pièce maîtresse de l’organisation des JOP, le Village des athlètes, qui sera inauguré le 29 février, a été pour sa part dimensionné pour proposer 3 500 logements. Ces derniers accueilleront quelque 15 000 athlètes durant la compétition. En 2025, le site, qui s’étend sur 52 hectares, sera ensuite reconverti pour laisser la place à 2 807 logements et 100 000 mètres carrés de bureaux et de services. Un nouveau quartier de ville qui représentera environ 6 000 habitants et 6 000 salariés. La construction du site s’accompagne par ailleurs de la rénovation du lycée Marcel Cachin et du gymnase Pablo Neruda, ainsi que de la création de nouveaux équipements : deux groupes scolaires (écoles maternelles et élémentaires) à Saint-Ouen et Saint-Denis, deux crèches et des équipements sportifs.
Le village des médias se muera aussi en quartier de ville
Plus au nord du département, le Village des médias constitue l’autre grand chantier dédié à l’accueil des JOP, à cheval sur les communes de La Courneuve, du Bourget et de Dugny. Couvrant une surface de 70 hectares, il comprend 950 logements pour accueillir les journalistes et techniciens chargés de couvrir l’événement depuis le centre des médias, situé, lui, au parc des expositions du Bourget. Après les Jeux, le site sera également reconverti pour proposer 1 300 logements et faire émerger un nouveau quartier qui s’étendra sur l’ancien terrain militaire dit des “Essences”. Les quelque 4 000 nouveaux habitants pourront y bénéficier d’une quinzaine d’équipements sportifs nouveaux ou rénovés, de deux écoles reconstruites et d’une crèche.
Cinq passerelles
En tout, cinq passerelles vont faciliter le déplacement piéton ou vélo pendant les Jeux, à l’instar de la passerelle reliant le quartier du Stade de France à celui du Franc-Moisin à Saint-Denis.
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La commune a par ailleurs inauguré une autre passerelle enjambant l’autoroute A1 pour relier le Stade de France au CAO. Ce franchissement devrait être inauguré au printemp,s tout comme le pont Pierre Larousse, qui doit être posé au-dessus du canal Saint-Denis, à Aubervilliers.
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Une passerelle a également été posée fin octobre 2022 pour connecter les deux parties du Village des athlètes entre Saint-Denis et l’Ile-Saint-Denis. Et une autre encore, au-dessus de l’autoroute A1 à Dugny, ouvrage nécessaire pour relier les deux grands secteurs du cluster des Médias : le Village des médias à Dugny et le parc sportif et scolaire du Bourget.
Pour autant, prévient le rapport parlementaire, “si l’ensemble des bénéfices pour le département de Seine-Saint-Denis semble considérable, il faudra néanmoins veiller à ce que la destination de ces infrastructures soit effective et que les contrats de concession comportant des clauses d’obligation de service public soient respectés.”
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