La région Ile-de-France “suspend” ses financements à destination de Sciences Po, théâtre d’une mobilisation pro-Gaza sous tension, “tant que la sérénité et la sécurité ne seront pas rétablies”, a annoncé lundi la présidente LR Valérie Pécresse.
“Une minorité de radicalisés appelant à la haine antisémite, et instrumentalisés par la LFI et ses alliés islamo-gauchistes, ne peuvent pas dicter leur loi à l’ensemble de la communauté éducative”, accuse la présidente de région sur X. Vendredi, une journée de blocage et de mobilisation, émaillée de tensions, s’est tenue à Sciences Po Paris, en présence de plusieurs députés LFI.
Le soutien régional à la prestigieuse école comprend un million d’euros “prévu pour 2024 dans le cadre du CPER (contrat de plan État-région)”, a précisé à l’AFP l’entourage de Mme Pécresse. D’autres “crédits de fonctionnement”, destinés notamment à la mobilité internationale, prévus “pour le printemps et la rentrée” sont suspendus, a ajouté la même source.
“Deux poids, deux mesures”
Sur X, le groupe socialiste, écologiste et radical au conseil régional a dénoncé un “deux poids, deux mesures”. “Quand il s’agit de suspendre les subventions au lycée Stanislas parce que l’ancien directeur (d’internat) consultait de manière régulière des sites pédopornographiques (…), c’est silence radio côté Valérie Pécresse“, a-t-il critiqué. “C’est une honte et un scandale absolu”, a de son côté fustigé l’Insoumise Mathilde Panot à l’issue d’un rendez-vous avec le Premier ministre Gabriel Attal.
“La jeunesse de Sciences Po, comme la jeunesse de la Sorbonne aujourd’hui, comme la jeunesse de Columbia et des trente universités qui sont en lutte pour refuser qu’on tue en silence des Palestiniens, est l’honneur du monde et l’honneur de notre pays”, estime la cheffe de file des députées LFI.
Les étudiants “ont le droit de manifester non seulement pour demander à ce qu’on enlève les sanctions disciplinaires contre les étudiants qui ont juste eu l’audace de dire qu’ils refusaient de vivre dans un monde dans lequel la communauté internationale est complètement impuissante (…) et de refuser qu’un génocide, le premier génocide filmé de l’histoire, se fasse sans qu’il n’y ait aucune réaction dans notre pays et dans le monde”, défend l’élue.
En réponse à une mobilisation d’étudiants propalestiniens faisant écho aux contestations agitant de prestigieux campus américains, la direction de Sciences Po Paris s’est engagée vendredi soir à organiser un débat interne et à suspendre des procédures disciplinaires lancées contre des manifestants.
Cette “suspension” de procédures disciplinaires ne concerne pas l’enquête ouverte en mars après une accusation d’antisémitisme, a souligné dimanche la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau.
Lundi, les forces de l’ordre ont pénétré dans la Sorbonne pour évacuer des militants pro-palestiniens qui avaient installé des tentes à l’intérieur de ces bâtiments universitaires. Le Premier ministre Gabriel Attal a “demandé que la Sorbonne soit évacuée rapidement”, comme “il l’avait demandé pour Sciences Po vendredi”, a fait savoir son entourage.
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