Un pôle de santé et 74 logements : c’est ce qui devait émerger sur une partie du terrain de l’ancien parc Georges Clemenceau, situé au nord-est de Livry-Gargan, dans la continuité de la forêt de Bondy. Alors que le projet était contesté par certains riverains et une association, le maire vient d’annoncer l’abandon du projet et la sanctuarisation du parc en “espace naturel de loisirs” dans le cadre du PLUI.
“Comme vous le savez, nous avions comme projet d’installer un pôle de santé, ainsi que des logements à destination des professionnels de santé. Contrairement à ce que j’ai pu entendre et aux différentes agitations infondées, ce projet répondait à un objectif d’intérêt général“. Dans un réel réalisé dans le parc Georges Clemenceau, Pierre-Yves Martin, maire (DVD) de Livry-Gargan, a annoncé ce samedi l’abandon du projet.
“La ville réhabilitera cet espace pour en faire un lieu de loisir et de détente pour tous“
“Au regard des délais d’autorisation de l’Agence régionale de santé, beaucoup trop longs, il faut faire preuve de pragmatisme. C’est pourquoi, comme je m’y étais engagé, j’ai décidé que, sans pôle médical, il n’y aurait pas de construction sur ce terrain“, explique l’édile dans un communiqué. “La ville réhabilitera cet espace pour en faire un lieu de loisirs et de détente pour tous“, annonce-t-il. Dans ce but, la municipalité a proposé au territoire Grand Paris Grand Est* de “sanctuariser la parcelle en espace naturel de loisir dans le cadre du plan local d’urbanisme intercommunal“.
Le nouveau projet promet de transformer entièrement le parc et d’y intégrer “un caniparc, des aires de jeux pour enfants, des terrains de sport et d’évolution et, bien sûr, la plantation d’arbres sur cette parcelle de façon plus importante”, détaille Pierre-Yves Martin.
Désertification médicale
Le conseil municipal de Livry-Gargan avait voté en juin 2023 la cession de la parcelle de 4 447 m2 occupée par le parc Georges Clemenceau, ainsi que son déclassement du domaine public. “L’objectif est de créer un nouveau pôle de santé pour pouvoir continuer à soigner dans un territoire comme Livry-Gargan et la Seine-Saint-Denis, où on est en pleine désertification médicale“, avait alors expliqué Pierre-Yves Martin à 93citoyens. Ce lieu, avait-il détaillé, devait permettre “d’installer des cabinets de consultation de médecins généralistes et de spécialistes, des infirmiers, des kinésithérapeutes, un centre de soins primaires, un centre d’imagerie médicale et un laboratoire d’analyse médicale.”
“Catastrophe écologique et patrimoniale“
De son côté, l’association Livry participatif avait contesté le bienfondé stratégique de l’opération, compte tenu de la proximité du futur centre municipal de santé (CMS). Dénonçant une “catastrophe écologique et patrimoniale“, elle avait lancé une pétition comptant à ce jour 454 signatures. Elle dit aussi avoir alerté la Direction régionale des Affaires culturelles (Drac), provoquant le lancement, en juillet dernier, d’une “opération de diagnostic d’archéologie préventive”. Le site est, en effet, l’un des derniers vestiges de l’ancien château de Livry, dont l’histoire remonte au XIIᵉ siècle, rasé en 1836 par son dernier propriétaire (Louis Charles Tardif de Petitville). Rencontré à cette occasion, Roman Brugeat, le président de Livry participatif, avait dénoncé l’abattage d’une dizaine d’arbres sur une quarantaine au total, et un élagage massif – notamment de certains peupliers sur la parcelle départemental du parc. Or, avait-il pointé, “aucune vente n’a été finalisée, et il n’y a pas de trace de permis de construire selon nos informations.”
*Grand Paris Grand Est est un des quatre établissements publics territoriaux de Seine-Saint-Denis. Il regroupe 14 villes : Clichy-sous-Bois, Coubron, Gagny, Gournay-sur-Marne, le Raincy, les Pavillons-sous-Bois, Livry-Gargan, Montfermeil, Neuilly-Plaisance, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand, Rosny-sous-Bois, Vaujours et Villemomble.
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