L’issue était redoutée par certains habitants et les fans de culture pop : la ville a déclassé le pavillon Dionnet, où est né le magazine “Métal hurlant”. En lieu et place, elle va réimplanter l’Institut médico-éducatif actuellement situé rue Philippe Lebon.
Depuis plusieurs mois, la cession du pavillon du 63, avenue Nordling, facilement repérable à son portail exubérant en fer forgé, inquiétait certains. L’association Livry Participatif, engagée dans la préservation du patrimoine local, avait ainsi lancé une pétition le 6 décembre, exhortant les autorités locales et l’établissement public territorial (EPT) Paris Terre d’Envol à maintenir le classement du Pavillon Dionnet comme patrimoine bâti remarquable.
“Construit en 1810, ce bâtiment est un témoignage rare de l’architecture bourgeoise en pierre de taille et en meulière, enrichi de détails raffinés tels qu’une majestueuse clôture en fer forgé“, relève la pétition, soulignant qu’elle “incarne une page essentielle de notre histoire locale“. “Mais, le Pavillon Dionnet, c’est également le berceau d’une révolution culturelle mondiale. C’est ici, en 1975, que Jean-Pierre Dionnet, accompagné de Moebius, Philippe Druillet, Nikita Mandryka et Bernard Farkas, a donné naissance à Métal Hurlant, un magazine de bande dessinée qui allait révolutionner la science-fiction, poser les bases du concept Heavy Metal, et inspirer des générations d’artistes et de créateurs, tout en étant adapté en deux films d’animation et une série télévisée. Même George Lucas, le créateur de Star Wars, a salué l’influence exceptionnelle de Moebius et de Métal Hurlant“, renchérit-elle.
La ville, de son côté, estime qu’il est urgent de réhabiliter le bâtiment pour lui redonner un usage. Ce jeudi 12 décembre, le conseil municipal a voté son déclassement et sa cession à l’IME de Livry-Gargan.
Le maire (DVD) de Livry-Gargan, Pierre-Yves Martin, est “surpris” de tout cet émoi. “La ville avait préempté cette maison et ses parcelles en 2012. Le plancher est aujourd’hui complètement vétuste. Je rappelle que c’est à mon initiative que cette parcelle a été classée“, indique-t-il. “Nous voulons y réimplanter l’IME [Institut médico-éducatif] situé rue Philippe Lebon qui est aujourd’hui complètement obsolète et qui n’a pas d’accès pour les personnes à mobilité réduite. L’objectif est qu’il puisse accueillir davantage d’enfants et d’ouvrir une section pour autistes”, précise l’édile, ajoutant que c’est un projet conduit avec l’Agence régionale de santé (ARS). Les travaux en vue du nouvel IME devraient prendre forme en 2027.
“C’est un faux débat“, rebondit, par ailleurs, PIerre-Yves Martin, qui tient à rappeler que la préemption de la parcelle visait, au départ, à permettre l’extension de l’école Benoît Malon. La relocalisation de l’IME sur le site actuel “pavillon Dionnet” a d’ailleurs, selon lui, d’autant plus de sens que celle-ci compte une place externalisée d’IME. Le portail sera en revanche conservé et restera classé.
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