Une marche aux flambeaux organisée par un groupe de l’ultradroite identitaire et autorisée in extremis par la justice administrative a rassemblé environ plusieurs centaines de personnes samedi dans le centre de Paris.
D’après la préfecture de police, environ 300 manifestants ont participé dans le même quartier, mais à bonne distance, à un contre-rassemblement statique à l’appel d’une organisation d’ultragauche “antifa”.
Comme chaque année début janvier, l’association identitaire Paris Fierté avait prévu de manifester à la nuit tombée en hommage à sainte Geneviève, “patronne” de la capitale, sur la montagne du même nom, en plein cœur de la ville.
Le préfet de police Laurent Nuñez avait pris un arrêté d’interdiction de cette marche, ainsi que de la contre-manifestation prévue par les “antifas”, invoquant des risques de troubles à l’ordre public.
Le préfet avait notamment expliqué que “l’environnement international et les tensions actuelles en France” faisaient peser “un risque sérieux que le rassemblement déclaré puisse véhiculer des propos ou des références, même indirects, de nature à mettre en cause la cohésion nationale”.
Mais Laurent Nuñez “n’apporte pas d’éléments au soutien” des motifs d’interdiction invoqués, a estimé le juge des référés du tribunal administratif de Paris dans une ordonnance rendue samedi en début de soirée. Selon cette décision, l’arrêté “porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation”.
La contre-manifestation prévue par l’Action antifasciste Paris-Banlieue a également été autorisée par la justice administrative, a indiqué le tribunal à l’AFP.
“Parisien, défends-toi, tu es ici chez toi”, ont scandé samedi soir les militants identitaires, le visage souvent masqué, au son d’un tambour lors de leur marche, discrètement encadrée par les forces de l’ordre, a constaté un journaliste de l’AFP.
“Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos”, ont répliqué place de la Sorbonne les “antifas”, qui se sont réunis eux aussi sous présence policière.
L’an dernier, quelque 350 personnes, selon la police, avaient participé à la marche aux flambeaux, dont l’interdiction initiale avait également été levée par la justice administrative.
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