Après l’Inrae au petit matin à Paris, des agriculteurs en colère ont monté un mur de cartons devant l’Agence de sécurité sanitaire à Maisons-Alfort.
Un groupe d’une centaine d’agriculteurs franciliens a dressé un mur en cartons pour bloquer symboliquement l’entrée de l’agence sanitaire Anses à Maisons-Alfort, après avoir mené une action similaire à l’aube, mais avec des parpaings, à Paris, devant l’Inrae, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. Tagué en orange sur le mur d’environ deux mètres de haut, on pouvait lire “INRA escrolos”, tandis qu’une banderole affichait: “À vendre, ne sert plus à rien – Bail à céder – Économie réalisée : 1,1 Milliard €”. L’Inrae a estimé dans un communiqué que “les critiques” dont il fait l’objet “ne rendent pas compte” des résultats obtenus par ses chercheurs, ingénieurs et techniciens, et a assuré “poursuivre ses recherches au meilleur niveau pour concevoir des systèmes de production agricoles et alimentaires durables et rémunérateurs”.
En Val-de-Marne ensuite, ce sont des cartons qui ont été empilés devant l’entrée. Pour inciter l’agence “à déménager à Bruxelles, pour qu’elle arrête de contredire les réglementations européennes”, motive Cyrille Milard, président de la branche de la FNSEA dans la Seine-et-Marne.
🚨OPÉRATION 2 EN COURS 🚨
— FRSEA Ile de France (@FrseaIDF) November 28, 2024
Après l’INRAE les agriculteurs franciliens sont en train d’organiser le déménagement de l’ANSES à Bruxelles
Stop aux surtranspositions ! Stop aux entraves ! @FrseaIDF @JAregionIDF pic.twitter.com/hlLTXVMJMO
À Nice, des agriculteurs ont déversé du fumier et de la laine de mouton devant les grilles de la préfecture des Alpes-Maritimes pour manifester leur colère, tandis que plusieurs centaines de paysans alsaciens ont protesté contre la “paperasse” en projetant une pluie de papier broyé sur la Cité administrative de Strasbourg. À Toulouse, c’est de la paille qu’une vingtaine d’agriculteurs ont déposée sur les marches de la Cité administrative, avant de souder un portail pour bloquer l’accès à un bâtiment hébergeant une agence de l’eau et l’antenne locale de l’Office français de la biodiversité (OFB).
Déménagement en cours de @Anses_fr pour @EFSA_EU !
— FNSEA Grand Bassin Parisien (@FnseaGBP) November 28, 2024
A quand l’harmonie des décisions ?
@FNSEA @FDSEAIDF pic.twitter.com/g60o36Tjg0
La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a condamné “avec la plus grande fermeté toute atteinte aux personnes et aux biens, qui nuit aux revendications légitimes des agriculteurs”, dans une déclaration à l’AFP. La ministre devait recevoir jeudi après-midi le président de l’Inrae “pour évoquer l’enjeu de la simplification pour les agriculteurs, le rôle de l’Institut et trouver des réponses communes aux trop nombreuses contraintes administratives”, détaille son ministère. Vendredi matin, elle recevra “à sa demande les organisations syndicales pour avancer sur des mesures concrètes qui visent à simplifier le quotidien de nos agriculteurs”, ajoute son cabinet.
Mercredi, 28 actions ont eu lieu dans 24 départements, ont recensé les autorités, impliquant 1.600 personnes et 479 engins agricoles, et ciblant “davantage les bâtiments publics”.
L’alliance FNSEA-JA avait placé sa première semaine de mobilisation sous le signe de l’opposition au projet d’accord de libre-échange entre l’UE et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Mais, pour sa deuxième semaine d’actions coordonnées, elle vise plus particulièrement ce qu’elle considère comme des “entraves” au travail des agriculteurs: des préfectures, agences de l’eau ou bureaux de l’Office français de la biodiversité (OFB).
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