De nombreux syndicats et partis politiques de gauche, membres notamment du Nouveau Front Populaire, avaient appelé à manifester contre l’extrême-droite ce samedi à Paris, de La République à Nation en passant par Bastille.
Au total, 75 000 manifestants ont été recensés par la préfecture de police (PP), 250 000 par la CGT. Quatre personnes ont été interpellées “à ce stade”, a précisé la Préfecture de police de Paris.
“Peur” de l’arrivée du RN au pouvoir, du retour des divisions à gauche : en France, , les dizaines de milliers de manifestants ont défilé avec une inquiétude qui colle aux cœurs, pour ne pas rester “à ne rien faire”.
Il y a les anciens des manifestations monstres du 1er mai 2002 contre la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, des vieux sympathisants de gauche, des familles venues battre le pavé avec leurs enfants car elles “n’imaginent pas leur avenir dans un État fasciste”. Et des jeunes qui “emmerdent le front national”, reprenant un hymne punk qui tutoie les quatre décennies.
Philippe, 70 ans, militant dans une association de chômeurs, avait manifesté en 2002. À l’époque, il “ne pensait pas qu’il y avait un vrai danger que l’extrême droite arrive au pouvoir“, rembobine ce manifestant croisé à Paris. Mais “là oui” car “idéologiquement la droite a gagné”.
Dans le cortège parisien, au milieu d’une forêt de mains de SOS racisme, Isabelle, une enseignante quinquagénaire fait la moue : “en 2002 on n’avait même pas réussi à défiler tellement il y avait de monde”.
Beaucoup de manifestants ont le cœur à gauche et regardent avec espoir, perplexité ou peur, encore, les soubresauts du Nouveau Front populaire, l’alliance électorale des partis de gauche, déjà ébranlée par des accusations de “purges” visant LFI. “On est dans une période très fasciste, on est très inquiets. Les urnes c’est important, la rue aussi. Les guerres intestines à LFI, c’est pas le moment, l’heure est à l’union”, observe l’acteur Swan Arlaud connu pour son engagement à gauche.
Avec 33% des intentions de vote, le Rassemblement national ressort nettement en tête au premier tour des législatives le 30 juin devant le Nouveau Front populaire (25%) et la majorité présidentielle (20%), selon un sondage Opinionway.
Pendant ce temps, la majorité présidentielle a aussi occupé le terrain. Son chef de file, Gabriel Attal, a dévoilé dans la presse régionale une série de mesures pour renforcer le pouvoir d’achat, comme une baisse des factures d’électricité de 15% “dès l’hiver prochain”, une diminution du prix des fournitures scolaires et la mise en place d’une complémentaire santé “publique” à 1 euro par jour pour ceux qui ne sont pas couverts. Il propose aussi d’augmenter le montant de la prime dite “Macron”, versée par les entreprises à leurs salariés jusqu’à 10 000 euros, au lieu de 6 000 actuellement, “sans charge ni impôt”.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.