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Manifestation | Paris | 24/11
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Marche contre les violences envers les femmes : des dizaines de milliers de personnes de Paris à Marseille

Marche contre les violences envers les femmes : des dizaines de milliers de personnes de Paris à Marseille © Stephane de Sakutin AFP

Elles réclament un “sursaut” et une “loi-cadre intégrale”: en France, de Paris à Marseille, des milliers de personnes – beaucoup de femmes, mais aussi des hommes – ont défilé samedi pour réclamer un “sursaut” contre les violences faites aux femmes.

“Plus on est, plus on sera visible, c’est l’affaire de tous, pas que des femmes”, lance Peggy Plou, élue locale du centre de la France interrogée à Paris au sein d’un cortège de 80 000 personnes selon les organisateurs, 12 500 selon les autorités. Dans toute la France, 96 manifestations colorées de violet ont rassemblé 35 000 personnes selon la police, les organisateurs revendiquant 100 000 participants.

A Marseille (sud), quelque 800 personnes, selon les autorités, dont de nombreux jeunes, se sont rassemblées sur le Vieux-Port pour dénoncer les violences sexistes. “Brisons la loi du silence, la honte change de camp” ou “Non, c’est non”, pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les manifestants ou posées au sol.

“Ce qu’on appelait à l’époque un crime passionnel

“Je me sens concerné, on a tous un rôle à jouer, les hommes en particulier”, explique Arnaud Garcette, 38 ans, qui travaille dans l’aide au développement. “On est à la source du problème et à la source des solutions aussi”, ajoute celui qui est venu en famille, avec ses deux enfants. Un peu plus loin, une femme porte une pancarte où elle a barré la phrase “protégez vos filles” pour mettre en avant le slogan “Eduquez vos fils”.

“Ma tante a été assassinée par son ex-compagnon il y a 25 ans dans ce qu’on appelait à l’époque un crime passionnel. Ce n’est plus possible!”, indique Sophie, 52 ans, à Toulouse (sud-ouest) où la préfecture a recensé 950 manifestants et l’association NousToustes31 entre trois et quatre fois plus.

Ces manifestation ont eu lieu deux jours avant la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, lundi.

Porter plainte dans les hôpitaux

Cette mobilisation contre toutes les formes de violences (sexuelles, physiques, psychologiques, économiques…) se tient cette année en France dans un contexte particulier, en plein procès d’une cinquantaine d’hommes accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot alors qu’elle était inconsciente, droguée à son insu par son mari à Mazan, petite ville du sud de la France.

Ce procès à l’écho international, où démarre à partir de lundi le réquisitoire prévu pour durer trois jours, “montre que la culture du viol est ancrée dans la société, comme la violence envers les femmes”, a souligné Amandine Cormier, de l’organisation Grève féministe, lors d’une conférence de presse mercredi à Paris. “La violence patriarcale s’exerce partout, dans les maisons, sur les lieux de travail, les lieux d’études, dans la rue, dans les transports, dans les établissements de soins, absolument partout dans la société.”

L’appel à la mobilisation a été signé par plus de 400 organisations et des personnalités, dont la chanteuse Angèle ou encore l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche.

“Les gouvernements successifs ont multiplié les promesses mais les moyens sont dérisoires et en baisse, l’action politique est quasi-inexistante”, déplorent les signataires, qui appellent à un “véritable sursaut”.

En novembre 2017, quelques mois après son accession à la présidence française, Emmanuel Macron avait déclaré l’égalité entre les femmes et les hommes “grande cause du quinquennat”, avec pour “premier pilier” la lutte “pour l’élimination complète des violences faites aux femmes”.

Le gouvernement a promis de nouvelles mesures à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, lundi.

Selon La Tribune Dimanche, celles-ci devraient être faites par le Premier ministre Michel Barnier et incluront la généralisation de la possibilité de porter plainte dans tous les hôpitaux, une formation renforcée pour les policiers, et une hausse de l’aide universelle d’urgence destinée à soutenir les victimes de violences conjugales quittant leur domicile.

Ces mesures ont néanmoins peu de chances de suffire à satisfaire les organisations féministes, qui réclament un budget total de 2,6 milliards d’euros par an et une “loi-cadre intégrale” pour remplacer une législation actuelle qu’elles jugent “morcelée et incomplète”.

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