Le parquet de Bobigny a annoncé vendredi l’ouverture d’une information judiciaire après la mort, le 5 janvier, d’un homme de 30 ans ayant reçu une douzaine de décharges de pistolet à impulsion électrique lors de son interpellation par la police à Montfermeil.
“Les investigations s’attacheront à rechercher si un lien de causalité peut être établi entre les usages répétés de pistolet à impulsion électrique, les moyens qui ont été utilisés pour l’interpellation et le décès intervenu”, a indiqué le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, dans un communiqué.
“La multiplicité des policiers intervenants et le comportement de l’homme décédé rendent complexes l’établissement de la chronologie exacte et la détermination de la légitimité des moyens employés”, a ajouté le parquet.
Au total, 18 fonctionnaires sont intervenus en plusieurs temps dans une épicerie de Montfermeil le 4 janvier peu après 00H00, pour interpeller cet employé en “état de surexcitation” et “d’agressivité“, selon la même source.
D’après les premiers éléments de l’enquête, six policiers ont fait usage de leur pistolet à impulsion électrique. “L’homme résistait violemment, en tentant de s’emparer de l’arme à feu d’un des policiers, de se saisir d’une bouteille susceptible de servir de projectile et de porter des coups aux policiers présents”, détaille, dans son communiqué diffusé vendredi, le parquet de Bobigny, se basant sur les procès-verbaux des forces de l’ordre.
Le trentenaire avait fait tomber au sol l’un des agents et lui “mordait un doigt jusqu’au sang au point de lui occasionner une fracture”, précise cette même source.
Né en Martinique le 1er janvier 1994, l’homme était depuis l’interpellation hospitalisé à Paris, dans le coma.
L’information judiciaire ouverte vendredi contre X vise des soupçons de “violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique”.
Mercredi, la Ligue des droits de l’Homme avait pour sa part dénoncé une intervention policière “démesurée”.
Demandant à ce que “toute la lumière soit faite sur ce nouveau décès qui semble résulter de violences policières injustifiées”, l’organisation “s’interroge sur les méthodes d’intervention et l’utilisation disproportionnée de leurs armes par certains policiers”.
Le lendemain du décès, des témoins de la scène ont assuré à l’AFP, sans toutefois s’étendre, que l’épicier n’avait jamais fait appel aux policiers ce soir-là et que la patrouille de la brigade anti-criminalité était intervenue d’initiative, contrairement à l’affirmation d’une source proche du dossier. D’après eux, le jeune homme a été “tabassé”.
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