Cinéma | Ile-de-France | 22/02
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Nogent-sur-Marne : disparition de Micheline Presle

Nogent-sur-Marne : disparition de Micheline Presle

Le cinéma français pleure sa doyenne : l’actrice Micheline Presle, décédée mercredi à 101 ans, aura accompagné des générations de spectateurs et côtoyé les figures du 7e art du XXe siècle, d’Alain Resnais à Jacques Demy en passant par Claude Autant-Lara.

Née à Paris en août 1922, Micheline Presle “s’est éteinte paisiblement vers 18H00 à la Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne” (Val-de-Marne), a annoncé son gendre Olivier Bomsel à l’AFP. Les obsèques se dérouleront dans l’intimité, a-t-il ajouté.

L’actrice, élégante et amatrice de mode, restera pour beaucoup Marthe, la camarade de jeu de Gérard Philipe dans “Le Diable au corps” (1947) de Claude Autant-Lara, adapté du roman de Raymond Radiguet. Ou la star des samedis soirs dans le feuilleton télé “Les Saintes Chéries”, institution de l’ORTF des années 1960.

Bien au-delà, avec sa mort, une page du cinéma se tourne: sa carrière compte au total plus de 150 films, dont quelques-uns à Hollywood, se laissant porter par ses rencontres, de George Pabst à Alain Resnais en passant par Abel Gance, Jacques Demy ou Joseph Losey.

Longtemps l’une des trois stars préférées des Français, avec Danielle Darrieux et Michèle Morgan, elle était l’une des rares actrices établies qui donnèrent beaucoup à des cinéastes débutants.

“Tristesse infinie. La France est orpheline de sa sainte chérie. A 101 ans, Micheline était belle, d’une simplicité, d’une vivacité, curieuse de tout, chantant à ravir, riant, l’œil vif. Aimant aimer”, a réagi auprès de l’AFP l’ancien président du Festival de Cannes Gilles Jacob.

“Micheline Presle était une figure emblématique du cinéma français”, a salué l’Académie des César, à deux jours de sa 49e cérémonie et vingt ans après lui avoir remis un César d’honneur.

“Le cinéma est sans aucun doute la plus belle histoire de ma vie”, avait lancé à l’époque l’actrice sur la scène, après avoir rendu hommage aux “jeunes cinéastes” auxquels elle disait devoir sa “survie” et “beaucoup de ses joies”.

Avec une mention spéciale à Jacques Becker, qui l’a rendu célèbre avec “Falbalas”, juste après guerre, tout comme “Boule de suif” de Christian-Jaque.

Sa fille Tonie Marshall, seule réalisatrice à avoir jamais reçu un César, pour “Venus Beauté (institut)” (1999), dans lequel Micheline Presle apparaissait, est décédée en mars 2020.

La dernière apparition de Micheline Presle devant la caméra remonte à 2018: pour son spectacle autobiographique “Fashion Freak Show”, mis en scène par Tonie Marshall, Jean Paul Gaultier avait fait appel à elle pour incarner dans une séquence vidéo sa grand-mère, elle-même à l’origine de la passion du couturier pour la mode, quand il était enfant.

En-dehors du cinéma, Micheline Presle était membre du comité d’honneur de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité. “Nous perdons une fervente militante (…) et une amie”, a réagi l’association sur le réseau social X (ex-Twitter).

par François BECKER et Jean-François GUYOT

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