Les syndicats enseignants de Seine-Saint-Denis appellent à un rassemblement jeudi midi devant le ministère de l’Éducation nationale à Paris. Ils réclament un plan d’urgence pour le département, le plus pauvre de France, et protestent contre la réforme des groupes de niveaux.
L’intersyndicale départementale FSU, CGT, SUD, CNT et FO s’est donné rendez-vous à 12h00 place de la Sorbonne pour rejoindre ensuite le ministère de l’Education nationale afin d’y interpeller sa locataire Nicole Belloubet.
“Je suis très attentive au mouvement social (…) en Seine-Saint-Denis. Les personnels ont été reçus par la DASEN (directeur académique) et madame la rectrice de l’académie s’est également déclarée disponible pour les recevoir”, a indiqué Mme Belloubet devant l’Assemblée nationale lors des questions d’actualité au gouvernement mercredi. “C’est bien parce que je sais que ce département concentre tout à la fois de nombreux atouts et de vraies difficultés que nous y apportons une attention particulière et que des dispositifs spécifiques s’y sont déployés”, a aussi dit la ministre lorsque le député de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu l’a interrogé sur le mouvement de grève des professeurs, débuté le 26 février.
Mme Belloubet “a entrouvert une porte en acceptant de nous rencontrer”, a indiqué à l’AFP l’élu PCF.
En Seine-Saint-Denis, un enfant perd en moyenne un an de cours sur toute sa scolarité en raison des absences d’enseignants non remplacées, selon la fédération de parents d’élèves FCPE.
Depuis une dizaine de jours, enseignants, élèves et parents mènent des opérations “école déserte”. Les syndicats réclament “358 millions d’euros” pour permettre la création de 5 000 postes d’enseignants et un peu plus de 3 000 emplois de vie scolaire.
Parmi les revendications figurent aussi des seuils à 20 élèves par classe et la réfection des établissements vieillissants. “Nous revendiquons également l’abrogation de la réforme du choc des savoirs qui reviendrait à un tri des élèves”, dénonce Zoé Butzbach, co-secrétaire de la CGT Educ’Action 93. La réforme prévoit la création de groupes de niveau à compter de la rentrée 2024 en 6e et en 5e pour le français et les mathématiques, et à partir de septembre 2025 en 4e et 3e.
Selon le ministère de l’Éducation nationale, la grève a été peu suivie au cours de la deuxième semaine du mouvement social, avec moins d’1% de grévistes contre 15% au plus fort de la mobilisation.
En revanche, d’autres formes d’action ont eu lieu avec le blocage d’établissements ou encore l’organisation d’une exposition photographique des établissements de Seine-Saint-Denis les plus délabrés devant le siège de la région Ile-de-France à Saint-Ouen.
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