Lors des élections régionales de 2021 en Ile-de-France, Philippe Bouriachi, également conseiller d’opposition à Orly, figurait en deuxième place de la liste d’EELV menée par Annie Lahmer en Val-de-Marne. Ce mercredi 24 septembre, il a rejoint le groupe de Valérie Pécresse, présidente LR de la région.
Un virage de la gauche à la droite régionale qui s’est fait en deux temps. L’élu, qui était aussi tête de liste aux municipales 2020 à Orly, avait été exclu ‘EELV début 2022 pour comportement violent après une enquête interne, suite à un article du journal Mediapart. Une exclusion prise après ce que le conseiller considère toujours comme “une cabale” et qu’il avait contestée en justice, obtenant la suspension de la décision quelques mois plus tard, le temps de juger sur le fond. Sans attendre, il avait alors rejoint le mouvement Écologie au centre, de Jean-Marc Governatori et siégeait parmi les non-inscrits au Conseil régional.
Au Conseil régional, il s’est alors progressivement rapproché du groupe majoritaire de droite. “Patrick Karam m’a tendu la main et je suis depuis deux ans commissaire (membre de la commission) aux sports et aux loisirs”, motive l’élu, joint au téléphone, qui indique être très investi dans sa mission, représentant la région dans diverses manifestations.
Alors qu’Othman Nasrou, président du groupe de la droite régionale (Ile-de-France rassemblée), a rejoint le gouvernement, et que Florence Portelli, maire de Taverny, lui a succédé, Philippe Bouriachi vient d’intégrer le groupe en tant qu’apparenté. Il reste membre du parti Écologie au centre. “Je ne suis ni de droite, ni de gauche, je suis écologiste”, défend l’élu, qui figurait parmi les candidats de ce mouvement aux Européennes.
Concernant le passage de l’élu, anciennement membre d’un parti ancré à gauche, à un groupe se revendiquant de la droite, Philippe Bouriachi estime “garder ses valeurs”. “J’ai toujours été pointu sur la sécurité et favorable à la police municipale armée, même si je disais le contraire sur les plateaux télé, par discipline de parti”, lâche-t-il.
“C’est le jeu des tendances, plutôt que de mettre sur des listes des gens dont on sait qu’il correspondent à notre vision politique, on choisit des personnes qui représentent des courants”, analyse Annie Lahmer, conseillère régionale qui menait la liste EELV 94 en 2021, devant Philippe Bouriachi et Nadine Herrati (qui a également quitté EELV). “Pour moi, Philippe était déjà loin de nous sur certains sujets, comme l’armement de la polie municipale.” Pour l’élue, la conclusion à en tirer pour 2028 est que la gauche doit être vigilante sur le profil des candidats pour reprendre la région, en s’assurant “qu’ils collent à notre travail politique et qu’ils sont en capacité d’avoir des postes de vice-présidents.” Un enjeu d’autant plus important que “c’est aussi cela qui fait que les gens ne votent plus, doutent de la politique et ne nous font plus confiance”, pointe Annie Lahmer.
Le groupe de Valérie Pécresse obtient la majorité absolue à la région
Au-delà de Philippe Bouriachi, quatre autres élus ont rejoint le groupe de la présidente de région. Robin Reda, un proche de Valérie Pécresse élu député de l’Essonne avec le soutien de LR en 2017, réélu sous les couleurs de la majorité présidentielle aux législatives de 2022, puis battu en 2024, est revenu dans le groupe après avoir siégé comme non inscrit depuis 2022. Gypsie Bloch (Horizons) a également rejoint le groupe, tout comme Murielle Martin-Cham et Marianne Duranton, toutes deux UDI. De quoi permettre d’atteindre les 105 élus, seuil de la majorité absolue puisque le conseil compte au total 208 élus.
Actualisé à 11h39 avec position d’Annie Lahmer.
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