Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attendues samedi à la marche parisienne des fiertés LGBTQ+ qui aura pour mot d’ordre cette année la lutte contre la transphobie.
La marche, organisée à la veille du premier tour des élections législatives anticipées pour lesquelles le RN part favori, “promet d’être mobilisante vu le contexte”, estime James Leperlier, président de l’Inter-LGBT, qui regroupe une soixantaine d’associations. Selon une source policière, les autorités s’attendent à 50 000 à 80 000 participants.
Le cortège s’élancera de la porte de la Villette à 13H30 pour rejoindre la place de la République où un concert est prévu à partir de 16h30, avec en têtes d’affiche Eddy de Pretto, Bilal Hassani, Desire, Louïz ou encore la drag queen Piche.
Lutte contre la transphobie
L’édition 2024 de la marche sera placée sous le signe de la lutte contre la “transphobie qui, on l’a vu, est monnaie courante depuis plusieurs semaines et qui demande en retour de la transolidarité”, indique M. Leperlier. “L’offensive transphobe a envahi le débat public, des publications anti-trans se sont multipliées, parfois sans la moindre réaction des autorités”, a-t-il ajouté. “Le Sénat a de son côté voté un texte qui est pour nous profondément criminel”, a-t-il dénoncé, en référence à une proposition de loi visant à encadrer les transitions de genre avant 18 ans et adoptée fin mai par la chambre haute.
Hausse des atteintes envers les personnes LGBTQ+
Selon le ministère de l’Intérieur, les atteintes envers les personnes LGBTQ+ ont augmenté de 13% en 2023 en France par rapport à 2022, avec même un bond de 19% pour les crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie.
L’association SOS Homophobie a de son côté indiqué, dans un rapport publié en mai, avoir enregistré en 2023 un niveau “inquiétant” de violences et discriminations subies par les personnes LGBTQ+. “Ce n’est que le sommet de l’iceberg, la liste de victimes de guet-apens, de transphobie ne fait que s’allonger : en 2024 nous sommes encore la cible de discours de haine et d’actes de violence”, selon M. Leperlier. “Et ces discours de haine sont utilisés à des fins électoralistes”, dénonce-t-il, ciblant les récents propos du président de la République, Emmanuel Macron, jugeant totalement “ubuesque” la proposition de la gauche concernant, selon lui, un “changement de sexe, libre, en mairie”.
À quelques jours du premier tour des législatives, l’Inter-LGBT appelle à voter “contre l’extrême droite” et pour “des partis qui mettent nos droits et nos revendications dans leurs priorités”.
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