L’Institut Paris Région a publié ce 8 février la 12ᵉ édition de son enquête “Victimation et sentiment d’insécurité en Ile-de-France”, réalisée à partir d’entretiens téléphoniques précédant les émeutes de l’été 2023. Il en ressort une montée en des préoccupations liées à la délinquance, qui reste néanmoins inférieure de moitié à celles liées à la pauvreté. La question de la pollution monte aussi en puissance.
43% des Franciliens interrogés, âgés de 15 ans et plus, ont déclaré avoir été victimes d’agressions en 2023, un chiffre très légèrement inférieur à 2021 (43,2%), selon les résultats de l’enquête. Cette baisse conforte les conclusions de l’enquête de 2021 “faisant état d’une diminution significative de l’exposition des Franciliens à certaines catégories d’atteintes”, relève l’Institut.
Le sentiment d’insécurité des Franciliens a “peu évolué” et reste stable (54,4%) par rapport à 2021 (53,7%) et à 2019 (53,4%), en dépit d’une “progression” de la préoccupation envers la délinquance. “Si près d’une personne sur trois (34,3 %) cite comme principale cause de cette délinquance une absence de moralité, nombreuses sont celles qui évoquent plutôt une justice trop indulgente (29,8 %), ou encore le chômage (27,7 %)”, détaille l’étude.
Moins d’inquiétudes liées aux bandes de jeunes mais davantage dans les équipements administratifs
En matière d’équipements, le constat est partagé, relève l’Institut. “Si une amélioration est perçue au niveau des établissements scolaires (87,9 % de satisfaits en 2023 contre 71,8 % en 2001), des transports en commun (84 % contre 75,9 % en 2001) ainsi que des commerces (78,3 % contre 70,4 % en 2001), ce n’est pas le cas pour les équipements administratifs (76,8 % contre 84 % en 2001). Par ailleurs, la diminution des nuisances dans l’environnement proche mérite d’être soulignée, avec en particulier des améliorations notables concernant la présence gênante de bandes de jeunes, (18,9 % contre 28,5 % en 2001) et les actes de vandalisme (22,6 % contre 32 % en 2001).”
La pauvreté reste en tête des priorités, la pollution préoccupe de plus en plus
La pauvreté demeure la principale inquiétude des Franciliens et devance la préoccupation “sécuritaire”, avec 46% des interrogés qui estiment qu’elle devrait être la principale priorité du gouvernement. Ce taux a “plus que doublé” depuis 2015 (22,1%).
22,3% des habitants d’Île-de-France interrogés estiment que la lutte contre la délinquance devrait arriver en tête des priorités du gouvernement, contre 15,7% en 2019 mais près de 40% en 2001.
Le chômage, qui était la préoccupation première en 2013, avec 55% des gens en faisant leur priorité, a en revanche totalement chuté, passant en troisième position (16,5%).
En quatrième position, mais en progression soutenue depuis 2015, la pollution est citée comme prioritaire par 14,4% des interrogés, contre 3,5% en 2015.
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