C’est l’une des conséquences méconnues de la désertification médicale. Il n’y a plus assez de médecins pour constater tous les décès. Une réalité qui se traduit par des situations très pénibles. Pour y remédier, des infirmiers volontaires sont désormais autorisés à rédiger ces actes dans le cadre d’une expérimentation d’un an.
Il y a quelques mois, le fils d’une octogénaire décédée à Villeneuve-Saint-Georges racontait à Citoyens.com la douloureuse expérience qu’il avait alors endurée, à voir le corps de sa mère cloué au sol pendant deux jours, le temps qu’un médecin vienne constater le décès. Ceci malgré les injonctions de police qui ont, en principe, un pouvoir de réquisition.
En cause : la pénurie de médecins, qui parent aux urgences des vivants. Pour éviter ce type de détresse, les soignants ont commencé à s’organiser, comme à Champigny-sur-Marne, mais le problème demeure ailleurs.
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C’est dans ce contexte que la Direction générale de la santé (DGS) et la Direction générale de l’Offre de Soins (DGOS) du ministère de la Santé ont autorisé six régions, dont l’Île-de-France, à expérimenter le recours aux infirmiers diplômés d’État pour remplir cette fonction.
En Île-de-France, une première formation a été organisée mi-décembre à l’Agence régionale de santé (ARS) auprès d’une vingtaine d’infirmiers volontaires travaillant en hospitalisation à domicile. En janvier, des infirmiers volontaires travaillant en maison de retraite ont également été formés. Ces sessions d’une demi-journée sont dispensées par un médecin légiste, un médecin généraliste et un cadre de santé. Elles permettent de se préparer à la gestion de la situation de décès, notamment avec les proches du défunt, et de rédiger le certificat. Plusieurs dizaines de professionnels ont participé à cette première session. Au printemps, ce sera au tour d’un groupe d’infirmiers libéraux de suivre ces cours avec un objectif ciblé de 400 personnes.
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