Alors que Pierrefitte-sur-Seine doit être fusionnée avec Saint-Denis au 1er janvier 2025, le conseil municipal de la commune s’est réuni mardi soir pour délibérer sur “son dernier budget primitif“. Pour certains élus d’opposition, qui s’interrogent sur le coût de la fusion, c’est aller un peu vite en besogne.
77,8 millions d’euros, c’est le budget primitif voté par la majorité municipale dirigée par le maire (PS) Michel Fourcade depuis 2008. 21,9 millions d’euros sont inscrits en section investissement et 56 millions d’euros pour la section de fonctionnement. Mais au-delà des chiffres, c’est bien dans la perspective de la fusion entre Pierrefitte et Saint-Denis que s’est tenu le débat budgétaire, avec deux mois d’avance, dès janvier au lieu de mars, contrairement aux années passées.
Un budget de transition ?
Le vote du budget primitif 2024 de Pierrefitte a d’ailleurs eu lieu le jour du lancement d’un site internet dédié au projet de création de la commune nouvelle. “Je tique quand je lis des phrases un peu péremptoires telles que “ce budget sera le dernier avant la fusion“, a relevé Romain Potel, conseiller municipal d’opposition, en faisant référence à la délibération soumise au vote. “Je rappelle qu’il y a au moins deux processus démocratiques, à défaut d’une consultation de la population. À savoir que vos élus vont voter et je ne vois pas un engouement pour la fusion parmi eux. Après, il reste le dossier technique que le préfet doit valider,” a-t-il pointé.
Un site internet pour préfigurer la fusion
Demain-Commune, tel est le nom du site internet de préfiguration de la nouvelle commune. Objectif : répondre aux questions et organiser la concertation avec les habitants. Celle-ci sera lancée le 3 février, le matin Pierrefitte, l’après-midi à Saint-Denis.
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“Ce n’est pas un budget de transition. J’en veux pour preuve que ce budget poursuit la trajectoire financière qui est la nôtre depuis 2022“, a fait savoir Christian Alloncius, l’adjoint au maire chargé des finances.
Dans les grandes lignes, la ville affiche maintenir ses efforts de “maitrise des dépenses” et la poursuite de ses investissements, même si aucune autorisation de programme n’est prévue en 2024. Parmi les grands chantiers de la ville, figurent notamment la rénovation du groupe scolaire Anatole France (près de 6 millions d’euros en 2024), le remplacement des menuiseries de six sites communaux ou encore l’aménagement de la salle de danse Frédéric Lemaître. À noter, dans ce budget primitif, le transfert de la gestion de la piscine Claire Supiot à l’intercommunalité Plaine Commune et celui du pôle de la santé du CCAS au budget de la ville.
De leur côté, les élus écologistes (membres de la majorité) ont salué la création d’un tableau des dépenses favorables au climat, tout en regrettant l’absence “d’une véritable évaluation environnementale du budget“.
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Romain Potel a par ailleurs souligné la crainte d’une “envolée des coûts” liés à la fusion. “Dire que la fusion ne va couter que 150 000 euros, c’est sans doute oublier des agents, des chargés de mission…“, regrettant que le maire “ne communique sur rien“.
Pour l’heure, un montant de 150 000 euros figure dans les dépenses de fonctionnement (évaluées à un total de 52,5 millions d’euros, en hausse de 4,4% par rapport à 2023) pour des assistances à maîtrise d’ouvrage (AMO) en vue de la création de la commune nouvelle. Pierrefitte-sur-Seine prend à sa charge 25% de dépenses d’AMO contre 75% pour Saint-Denis. Il conviendra par ailleurs d’harmoniser le régime indemnitaire des agents pour créer la commune nouvelle.
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