Le Collectif Vélo Ile-de-France, qui regroupe une trentaine d’associations cyclistes de la région, a fait le bilan de la politique cyclable des huit départements de la région depuis le début de la dernière mandature, à l’été 2021. Dans les Hauts-de-Seine, le Collectif salue une ambition élevée et des projets prometteurs, mais réclame des aménagements transitoires en attendant. Détails.
À l’instar de toute l’agglomération, les pistes cyclables se sont développées massivement lors de la crise sanitaire et de l’installation de coronapistes, ces pistes transitoires qui devaient inciter à prendre son vélo pour aller travailler plutôt que d’aller se contaminer dans les transports en commun. 40 km ont ainsi été dessinées rapidement, “équipant des axes qui semblaient impossibles à aménager jusqu’ici”, relève le Collectif d’associations. A suivi le vote d’un plan vélo en 2022, doté d’un budget de 150 millions d’euros.
Les associations félicitent en particulier l’aménagement de la D106 à Colombes, qui permet de rejoindre le parc Pierre-Lagravère, la Seine et le stade Yves-du-Manoir, pour sa bordure chanfreinée, la couleur du revêtement et les “courbes douces.”
Où en est-on ? “37 km d’aménagements cyclables sur les 120 km prévus d’ici à 2028 ont été livrés depuis 2021, soit le deuxième meilleur bilan francilien après la Seine-Saint-Denis”, apprécie le collectif. Concrètement, 31 % du plan vélo a ainsi été complété, notamment en pérennisant des coronapistes ou en reconfigurant des voiries.
Réaliser du transitoire en attendant les réalisations de long terme
Reste 84 km à l’étude, ce qui signifie du temps long. Dans ce contexte, le collectif invite à aménager et sécuriser, autrement que par un simple coup de peinture, par exemple, avec des plots de plastique ou séparateurs de béton, des itinéraires cyclables provisoires, notamment sur la D39 entre Rueil et Suresnes ou la D3 à Suresnes, sur les coronapistes des D986 et D13 à Colombes, ou encre sur les routes où les protections ont été retirées comme sur les D1 et D907 à Boulogne et la D9A à Puteaux.
Concernant les projets intermédiaires, le collectif salue l’aménagement “semilourd”, “hybride entre coronapiste et requalification complète”, programmé sur la RD920. Une “première” qui “devra servir d’exemple pour de futurs projets”, espère le collectif. Dans le même esprit, les associations demandent un aménagement cyclable temporaire sur la D913 entre Rueil-Malmaison et la place de la Boule.
Les ponts : points noirs des cyclistes
En particulier, le collectif insiste sur les coupures urbaines que représentent les ponts non sécurisés, qui constituent “des points noirs” pour les cyclistes. “Sur les 14 ponts stratégiques des Hauts-de-Seine, seuls trois (ponts de Courbevoie, d’Issy-les-Moulineaux et de Neuilly) sont réellement aménagés pour le vélo. Un autre, le pont de Saint-Cloud, vient d’être aménagé”, pointent les associations qui réclament des aménagements transitoires sur les autres ponts car les projets prévus, qui impliquent parfois la création de passerelles, s’inscrivent dans un temps long. “Les associations appellent le département à faire des ponts une priorité d’action de son plan vélo. Cela implique d’étudier la réduction du nombre de files dédiées aux véhicules motorisés pour installer des pistes cyclables, comme cela a été fait avec succès sur les ponts de Neuilly et de Courbevoie”, insiste le collectif, invitant notamment à s’attaquer aux ponts de Puteaux et de Gennevilliers, ainsi que de Suresnes et de Clichy.
Comme dans tous les départements, le collectif demande par ailleurs à “amplifier la dyamique de concertation”.
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