À l’instar de plusieurs villes du Val-de-Marne, qui réclament un abaissement de la vitesse sur l’A4 à l’entrée de Paris, trois communes de Seine-Saint-Denis demandent de limiter l’A86 à 70 km/h, pour les mêmes raisons, dont la principale est la diminution des nuisances sonores. La concertation publique est en cours pour une expérimentation temporaire à partir de l’automne.
Alors que le périphérique parisien est déjà à 70 km/h, les villes de banlieue réclament aussi l’apaisement de la circulation sur les grands axes autoroutiers qui les traversent.
En Seine-Saint-Denis, l’abaissement de la vitesse de 90 à 70 km/h est proposé sur une section de 5 km, de l’A86 Nord, au niveau des communes de Saint-Denis, Aubervilliers et La Courneuve. Les trois municipalités ont été à l’initiative pour réclamer une expérimentation à la préfecture.
Diminution de 40% des nuisances sonores
“Sur le tronçon étudié de l’A86, on estime que près de 5 000 habitants sont aujourd’hui impactés par une exposition au bruit qui peut entrainer une gêne (plus de 60 db (A)). Ils sont principalement concentrés sur deux zones : le secteur de Pleyel (1800 habitants) et le secteur entre le barreau de liaison et le Stade de France (3200 habitants). L’abaissement de la vitesse maximale autorisée permettrait de réduire le bruit de 2,2 db (A) la nuit, soit une diminution de 40% des nuisances sonores”, est-il défendu dans le dossier de présentation du projet soumis à concertation.
Une minute de perdue
En fonction des heures, du sens et du trafic, le temps supplémentaire de parcours généré par cette baisse de vitesse variera de 25 à 54 secondes.
Autres arguments : une réduction de l’accidentalité, actuellement évaluée à plus de 5,7% par rapport à la moyenne sur ce type d’axe et un peu moins de pollution de l’air.
Une première expérimentation d’un an
L’abaissement de la vitesse devrait d’abord durer une année, de l’automne 2024 à l’automne 2025, avant une évaluation. Le bilan fera le point sur le respect de la baisse de vitesse et son impact en termes de bruit, accidentalité et embouteillages.
Majorité d’avis positifs
Sur les dix premiers avis postés ce lundi 8 avril, premier jour de la consultation publique, 8 sont favorables et deux contre. “Il est temps de baisser la vitesse et de la faire respecter. Depuis chez moi j’entends l’autoroute”, enjoint ainsi Céline. “Favorable, la réduction de la vitesse va réduire le bruit et la pollution”, résume Antoine. Les habitants s’inquiètent en revanche de comment cette baisse sera-t-elle respectée. “Cette baisse de la vitesse s’accompagnera-t-elle d’un radar tronçon et d’un radar de son ?” demande Blandine. Seuls deux avis sur les dix premiers s’affichent défavorables. “L’A86 est une autoroute. Le tronçon concerné est constamment bouché aux heures de pointes donc les voitures roulent au ralenti. Il y a très peu d’habitation autour de ce tronçon, donc inutile d’abaisser la vitesse. Ce n’est pas le périphérique…”, estime Nicolas.
Concertation publique du 8 avril au 7 mai
La concertation a été lancée ce lundi et s’achèvera le 7 mai. Le bilan de la concertation sera publié en juin.
Lien vers le site de la concertation
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