L’abaissement de la vitesse maximale à 50 km/h sur le périphérique parisien, entré en vigueur le 1er octobre, a déjà eu un impact positif sur le bruit, la pollution de l’air et les accidents, selon un bulletin hebdomadaire de suivi publié vendredi par la mairie de Paris.
La mairie de Paris, qui a décidé de cette mesure controversée, “fait acte de transparence dans un débat où on dit tout et son contraire”, a dit David Belliard, adjoint écologiste à la mairie en charge des transports, lors d’une conférence de presse. “Ce bulletin sera publié chaque vendredi. Il ne se substitue pas à une évaluation de fond”, a précisé Patrick Bloche, le premier adjoint.
Les données s’appuient sur les mesures des associations Airparif et Bruitparif prises entre le 30 septembre et le 4 octobre à la porte de Vincennes. Cette zone du sud-est de Paris se situe dans le tronçon du périphérique où la baisse de la vitesse (de 70 à 50 km/h) a été effective dès le 1er octobre, avant d’être généralisée à l’ensemble de l’anneau le 10 octobre.
Bruitparif y a enregistré une baisse de -2,6 décibels la nuit, par rapport à la même semaine de l’année précédente. “Selon l’échelle des décibels, cela revient à diviser le son par deux”, a expliqué Catherine Gourlay-Francé, chef du pôle qualité de l’environnement à la Ville de Paris. Un gain non négligeable, fait-elle valoir, pour les 550 000 riverains du périphérique, dont une partie est exposée au-delà des valeurs réglementaires, fixées à 68 décibels.
La concentration en dioxyde d’azote, à 39 µg/m3, se situe dans la même fourchette que la moyenne observée en 2023. Le niveau de particules fines, à 15 µg/m3, est en revanche plus bas que les valeurs observées l’an dernier (environ 25 µg/m), a relevé l’experte, soulignant néanmoins que les conditions météorologiques pouvaient influencer les données.
Côté trafic, les capteurs du périphérique ont enregistré une baisse de 38% des embouteillages, a indiqué Jean-François Mangin, chef de la mission “Grands projets” au sein du secrétariat de la Ville. Les accidents et incidents ont baissé de 68%.
La mairie socialiste considère le passage aux 50km/h comme une première étape avant l’aménagement d’une voie réservée au co-voiturage en 2025, pour lequel elle a engagé des discussions avec l’État.
Ce vendredi, le tribunal administratif de Montreuil, saisi par la Ville de Paris, a annulé la décision de la région Ile-de-France d’organiser une consultation sur la transformation du périphérique, considérant qu’elle n’était pas compétente en la matière. “La mairie de Paris n’utilise la démocratie que quand ça l’arrange”, a réagi auprès de l’AFP Valérie Pécresse, présidente LR de la région. “Nous sommes fiers d’avoir organisé cette consultation”, dont il ressort que “90% des Franciliens sont contre la suppression d’une voie de circulation pour tous”.
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