Réserver son réseau d’affichage à des œuvres d’art plutôt qu’à de la publicité durant trois semaines, telle est l’initiative prise par la ville de Saint-Dizier dès 2021, en pleine crise sanitaire. Depuis, l’idée a fait des émules. Cette année, une vingtaine de communes ont rejoint le mouvement, baptisé “La beauté sauvera le monde”, dont L’Haÿ-les-Roses et Aubervilliers.
“La beauté sauvera le monde”, de l’écrivain Fiodor Dostoïevski (maxime également connue sous le vocable “l’art sauvera le monde“). Voilà la citation qui a suscité le déclic chez Quentin Brière, maire de Saint-Dizier, en plein confinement, alors que tous les lieux culturels avaient fermé. “J’en parle aux élus, à mes équipes, ça phosphore dans tous les sens. Et finalement, on a retenu le principe général d’une diffusion d’œuvres sur l’espace public”, se souvient l’élu, cité dans le dossier de presse. La première édition, en 2021, “c’est très artisanal”, confie-t-il. La ville négocie une cinquantaine d’espaces avec son réseau publicitaire local et affiche des photos libres de droit. Puis un partenariat se noue avec le GrandPalaisRmn, qui propose désormais les œuvres. Puis des villes rejoignent le mouvement. Cette année, l’initiative a pris une dimension nationale, en lien avec l’association Villes de France. Une parenthèse d’art avant le marathon du shopping de Noël.
Concrètement, l’opération se tient entre le 16 novembre et le 8 décembre. Une période durant laquelle des copies des grandes œuvres sortiront des musées pour remplacer la publicité commerciale. Linkcity (Bouygues) participera également dans certaines villes, sur ses bâches de chantier. Le projet a aussi vocation à susciter des projets de médiation culturelle, avec des classes ou autres, pour faire découvrir les œuvres.
Cette année, la thématique retenue est la lumière dans l’art. Au programme : des œuvres de Monet, Renoir, Van Gogh ou Pissaro.
Dans le Grand-Paris, deux villes montrent la voie, dont L’Haÿ-les-Roses, en Val-de-Marne. “Une manière de rendre l’art accessible et d’embellir la ville”, motive le maire, Clément Decrouy, joint au téléphone. À Aubervilliers, Linkcity sera aussi de la partie sur ses bâches de chantier. “En pleine transformation, Aubervilliers revendique son droit au beau, offrant à chacun un espace d’inspiration, de liberté et d’émancipation”, insiste Karine Franclet, maire de la ville, dans un communiqué. Dans les Hauts-de-Seine, aucune ville ne participe cette année via son réseau, mais des bâches de chantier mettront un peu d’art dans les rues de Puteaux, Meudon et Bagneux.
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