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Education | Seine-Saint-Denis | 06/09
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Rentrée scolaire très tendue en Seine-Saint-Denis, où parents d’élèves et syndicats dénoncent “un déni de réalité”

Rentrée scolaire très tendue en Seine-Saint-Denis, où parents d’élèves et syndicats dénoncent “un déni de réalité”

Alors que l’intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires éducation et CNT) appelle à faire grève le mardi 10 septembre, la FCPE a déjà fait savoir son soutien à la poursuite de la mobilisation des enseignants qui réclament un plan d’urgence pour l’école en Seine-Saint-Denis. C’est d’ailleurs à Bondy que la plus importante fédération de parents d’élèves a lancé lundi un tour de France pour “défendre un projet éducatif progressiste

Une rentrée scolaire sans ministre de plein exercice et sans directeur d’académie en Seine-Saint-Denis. Dans ce contexte “inédit”, la fédération départementale de parents d’élèves de la FCPE ne cache pas son inquiétude. “Lancement au forceps de l’expérimentation sur le port de l’uniforme“, réforme du brevet des collèges, mise en place des groupes de niveau, “nouveau calendrier du bac qui rend parcoursup tout puissant“, crise de l’école inclusive… Les sujets de mécontentement ne manquent pas. Mais, c’est bien l’incertitude sur les effectifs de personnel et sur les moyens qui arrivent en tête.

Plan d’urgence pour l’éducation nationale

On a une ministre de l’Éducation nationale qui a annoncé plus 3 000 postes non pourvus [au concours]. On sait que, par rapport à la moyenne nationale, on est souvent plus impactés en Seine-Saint-Denis et que l’on va être à 20-25%“, indiquait Philippe Pautre, co-président de la FCPE 93, le jour de la rentrée scolaire. Ce jeudi, l’intersyndicale des enseignants (CGT Education 93, Snes-FSU 93, Sud Education 93 et le CNT) a sans doute confirmé ses craintes. Réunie en assemblée générale, elle a fait le bilan des remontées d’une enquête de terrain qu’elle a lancé le 28 août. À ce jour, il manquerait au moins un membre du personnel dans 80% des établissements du second degré. Dans le premier degré, le manque à déplorer concernerait plus de 400 professeurs des écoles ainsi que plusieurs milliers d’accompagnants pour les élèves en situation de handicap (AESH) dans le premier degré.

Lire : Grève des enseignants : les syndicats réclament un “plan d’urgence” en Seine-Saint-Denis

Pour rappel, les syndicats réclament depuis le 26 février, la mise en place d’un plan d’urgence pour l’éducation nationale en Seine-Saint-Denis. Estimé à 358 millions d’euros, il vise notamment à recruter 5 000 enseignants supplémentaires, dont 2 000 pour le premier degré et 1 000 pour le collège, mais aussi 100 conseillers principaux d’éducation (CPE), 350 assistants d’éducation et 200 assistants pédagogiques. C’est d’ailleurs pour cette raison que la FCPE a choisi les locaux de l’association à Bondy pour lancer “un tour de France de l’école publique“. “Les parents et les enseignants réclament depuis le mois de septembre un plan d’urgence et pourtant le gouvernement reste sourd à toutes leurs revendications. C’est malheureusement ce qui se passe partout“, explique Abdelkrim Meshabi, le président du comité national de la FCPE.

Divergences sur les chiffres

De son côté, Julie Benetti, la rectrice de l’académie de Créteil, a assuré en début de semaine que “la rentrée se présente dans des conditions très favorables et très améliorées par rapport à la rentrée 2023. Dans le premier degré tous les postes de professeurs sont pourvus. Les brigades départementales ont, par ailleurs, été renforcées avec près de 1 200 enseignants pour pouvoir couvrir les besoins de suppléance“, indique-t-elle. Si elle reconnaît que, dans le second degré, “il reste çà et là des heures d’enseignement à couvrir”, elle indique que “globalement dans les collèges et les lycées du département, tous les postes sont couverts“. Julie Benetti fait aussi savoir que les moyens en personnel ont été accrus avec 40 équivalents temps plein supplémentaire pour le premier degré dans un contexte de diminution des effectifs et 60 postes supplémentaires dans le second degré alors que les effectifs resteraient stables. Pour Alixe Rivière, la porte-parole de la FCPE 93, “il y a un déni total de la part du rectorat“.

Concernant l’école inclusive, l’inquiétude prévaut aussi. “Les parents sont inquiets de savoir si leur enfant va avoir un AESH, si il va avoir toutes les heures de notifications. Le quotidien qu’il nous font remonter c’est que leur enfant subit une marginalisation par manque de moyens“, explique Isabelle Lacroix, vice-présidente de la FCPE 93. Sur ce plan, la fédération estime à 40% le manque d’AESH dans le département, chiffre “qui n’a jamais été démenti par l’Éducation nationale“, souligne Alixe Rivière.

La fédération déplore par ailleurs un “océan d’incertitudes“. La prochaine réunion avec la rectrice de l’académie de Créteil n’est, en effet, prévue qu’à la fin septembre alors qu’elle a lieu habituellement fin août ou début septembre. Mais, surtout, la FCPE 93 déplore que le comité départemental de l’Éducation nationale (CDEN qui réunit tous les acteurs tels que le rectorat, le préfet, les syndicats et les associations de parents d’élèves) prévu le 6 juillet, veille des élections législatives, ait été annulé et n’ait pas été reporté. “Aujourd’hui, on est complètement dans le flou y compris sur les ouvertures et fermetures de classes“, regrette Alix Rivière.

Préavis de grève

Lors de l’assemblée générale de ce jeudi, les syndicats ont, comme annoncé, appelé à faire grève mardi 10 septembre pour réclamer notamment la mise en œuvre du plan d’urgence et l’abrogation de la réforme du choc des savoirs, des évaluations nationales et de Parcours sup. “On attend encore l’état des lieux que nous pourrons dresser de la situation. Mais, il est clair que nous allons continuer d’être à leurs côtés comme nous l’avons fait depuis plusieurs mois. Nous n’avons toujours pas été entendus sur le plan d’urgence. On sait déjà qu’il manque des professeurs dans certains établissements. Il y a des familles qui ont des problèmes d’affectations. Pour certains cas, il va falloir deux ou trois semaines avant d’en avoir une définitive“, estime Isabelle Lacroix.

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