Une semaine après la surchauffe d’un silo de l’incinérateur Valo’Marne à Créteil, la préfecture du Val-de-Marne estime que “le risque demeure” et nécessite des mesures conservatoires immédiates.
La préfète du Val-de-Marne, Sophie Thibault, a pris un arrêté ce mercredi 6 mars, ordonnant à Suez de renforcer la surveillance du silo entré en surchauffe dans la nuit du 28 au 29 février dernier, nécessitant l’intervention en urgence des pompiers.
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Pour comprendre ce qui s’est passé, il faut rappeler que l’incinérateur de Créteil, en charge de brûler les déchets de plusieurs villes environnantes, est équipé de filtres à manches pour capter et traiter chimiquement les gaz de combustion. Ce procédé créé des déchets : les produits sodiques résiduaires (PSR) qui sont acheminés dans un silo. C’est ce silo contenant des PSR qui est entré en surchauffe la semaine dernière, atteignant 400 degrés.
Sept jours après l’incident, la préfecture estime “qu’à l’issue de l’intervention [des pompiers], le risque demeure et nécessite des mesures idoines“, d’autant que “les causes de l’événement demeurent à déterminer“. Son arrêté prescrit donc un nouveau protocole de surveillance et des contrôles. ValoMarne (filiale du groupe Suez), l’exploitant de l’incinérateur, doit prévenir la formation d’une atmosphère explosive dans le silo et maîtriser la température des produits stockés dans ce silo. Il doit aussi informer l’inspection des installations classées, au moins une fois par jour, de la surveillance et des actions correctrices.
Le syndicat mixte se montre rassurant
De son côté, le syndicat mixte de gestion des déchets, propriétaire de l’usine d’incinération (Smitduvm), estime que le risque est maîtrisé. “Nous échangeons tous les jours avec les équipes sur place et je me rends à la rencontre des ingénieurs ce jeudi pour comprendre ce qu’il s’est passé. Une fois les vérifications faites et le risque technologique écarté, l’exploitation a repris normalement dès 8h30 au lendemain de l’incident“, indique Axel Urgin, le président du syndicat. “L’explosion n’aurait pas eu de conséquences sur les riverains. Elle aurait seulement entraîné l’incendie du silo“, ajoute l’élu qui promet de communiquer en toute transparence avec les maires des communes adhérentes du Smitduvm.
Les groupes locaux EELV et LFI de Créteil se sont en revanche inquiétés de la situation. “Nous ne saurions nous contenter des éléments de langage présents dans la communication de crise de la Préfecture et du Syndicat Mixte de traitement des déchets urbains du Val-de-Marne (SMITDUVM) présidé par M. Urgin, maire adjoint de Créteil. Ces éléments tentent de rassurer la population avant même d’avoir eu toutes les réponses de l’exploitant SUEZ. Sa responsabilité doit d’ailleurs être questionnée dans l’apparition d’un incident d’une telle gravité“, déplorent les groupes dans un communiqué commun. Les deux formations réclament une réunion publique sur le sujet. Ils rappellent par ailleurs leur opposition à la création d’un troisième four.
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