Médicaments

Les pharmaciens en grève ce jeudi 30 mai

Ce jeudi, les deux principaux syndicats de pharmaciens (FSPS et USPO) organisent une journée de grève nationale. Pénurie de médicaments, difficultés financières et menace sur le monopole de la vente nourrissent la colère. Le mouvement s’annonce suivi. En Val-de-Marne, 18 pharmacies ont été réquisitionnées par la préfecture. (voir la liste sur le site de l’ARS Île-de-France)

À Fontenay-sous-Bois, ce mercredi, la douzaine de pharmacies de la ville participent à la grève. La préfecture du Val-de-Marne a ordonné en revanche à l’officine des Larris d’assurer le service minimum. Sur l’avenue Gallieni, Jean-François Bertrand (adhérent USPO en photo de une), qui exerce depuis une quinzaine d’années, a prévenu les clients en plaçant des affiches sur sa vitrine.

“Nous avons bien vécu pendant les deux ans de crise sanitaire. Mais, nous nous prenons aujourd’hui le retour de bâton avec des frais de fonctionnement en nette hausse (augmentation des salaires, des loyers ou des coûts de l’énergie) donc nos marges baissent“, explique-t-il en prenant une boîte de Paracétamol de l’étal. “Je vends la boîte 2,18 €. Je gagne sur cette boîte un peu plus de 1 € grâce aux honoraires facturés à la CPAM. Mais sur la vente d’un médicament onéreux, et nous en vendons de plus en plus, nous sommes plafonnés à moins de 100 €“.

L’intersyndicale se bat pour obtenir une revalorisation. “En moyenne annualisée, nous avons calculé que nous faisions 11 € de gains sur les ordonnances et les honoraires n’ont pas bougé depuis 2021. Faute de rentabilité, des officines ferment définitivement. Nous en dénombrons une centaine depuis le début de l’année“, explique Marc Sajus, pharmacien à Courbevoie qui chapeaute le FSPF 92, 94 et 77.

Pour l’heure, les négociations avec le ministère de la Santé ont achoppé. Les syndicats ont rejeté la revalorisation de 10 % proposée par le gouvernement.

Au-delà, la mobilisation répond aussi à la recrudescence des pénuries sur les médicaments. “Les signalements de ruptures de stocks ont bondi ces dix dernières années. Il faut passer un temps de dingue auprès des fournisseurs pour tenter de passer des commandes“, témoigne Jean-François Bertrand. “Le patient risque la rupture de traitement et nous perdons des ventes, donc du chiffre d’affaires“.

À ces inquiétudes, s’ajoutent celle du maintien ou non des nouvelles missions confiées aux pharmaciens ces dernières années pour soulager la médecine de ville et l’hôpital, comme les tests rapides de dépistage des angines et infections urinaires, des vaccinations. “Notre crainte est que, pour nous soulager, on confie la vente de certains médicaments à des plateformes en ligne ou à la grande distribution. Cela nous ferait mal parce que la bobologie, c’est entre 5 et 10 % de notre chiffre“, poursuit le pharmacien de Fontenay-sous-Bois.

Cette verticale santé est publiée un jeudi sur deux, hors vacances scolaires et jours fériés. Si vous souhaitez partager une information ou une initiative concernant la santé en Val-de-Marne, n’hésitez par à nous contacter à redaction@citoyens.com.
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Dans ce contexte, l’autorisation des stocks déportés de médicaments hérisse. “Aujourd’hui le stock de la pharmacie doit se trouver dans l’officine, mais le gouvernement ne s’interdit pas de lever cette règle et d’autoriser le stockage sur un autre site, comme un hangar. Ce serait la porte ouverte à des mastodontes de la distribution non-pharmaciens comme Amazon“, estime Marc Sajus.

Le député Renaissance Marc Ferracci, auteur du rapport sur l’évolution de la réglementation des pharmacies, tente de dédramatiser. “Il faut raison garder“. Il y a bien “une réflexion pour savoir s’il est pertinent ou non d’assouplir” les règles de vente en ligne des médicaments sans ordonnance, confirme-t-il à l’AFP, mais sans “remettre en question le principe du monopole” par les officines. “Il ne s’agit pas d’ouvrir quoi que ce soit à la grande distribution ni de mettre des médicaments sur Amazon. Cela n’aurait aucun sens“, assure Marc Ferracci qui déplore “des spéculations“.

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La CPAM du Val-de-Marne se mobilise pour juin vert

Juin vert est le mois de la mobilisation contre le cancer du col de l’utérus, piloté par le ministère de la Santé et l’Institut national du cancer (Inca). En comparaison avec Octobre Rose, Juin Vert est encore peu connu du grand public. Pourtant, chaque année, 3 000 femmes développent un cancer du col de l’utérus et 1100 femmes en meurent. Parce qu’il est donc très important de sensibiliser et d’informer sur cet enjeu de santé publique, la Caisse d’Assurance Maladie du Val-de-Marne multiplie ses actions de prévention.

• Au 31 décembre 2022, le taux de participation au dépistage du cancer du col de l’utérus dans le Val-de-Marne est de 44,65%
• En 2021, le taux de couverture vaccinale par le vaccin HPV (2 doses chez les filles âgées de 16 ans) est de 30% dans le Val-de-Marne

En savoir plus sur le dépistage du col de l’utérus

En partenariat avec des acteurs institutionnels et associatifs du territoire, la CPAM du Val-de-Marne se mobilise pour augmenter les connaissances du public sur les moyens pour agir contre le cancer du col de l’utérus, et ainsi limiter les risques de traitements lourds, diminuer le nombre de cancers, ou tout simplement sauver des vies.

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Initiatives

Val-de-Bièvre : professionnels de santé de ville et hôpitaux développent un programme de prévention des cancers

Identifier les personnes à risque augmenté de cancer pour mieux les prévenir, telle est l’ambition du programme Interception, développée conjointement par trois CPTS*, Octav et Val-de-Bièvre en Val-de-Marne, et Hauts-de-Bièvre dans les Hauts-de-Seine, l’Institut Gustave Roussy de Villejuif, le Centre Eugène Marquis, le Centre Léon Bérard, Unicancer, la DAC 94 ouest et l’IReSP – Institut pour la Recherche en Santé Publique. Concrètement, ce programme de coopération entre médecine de ville et hôpitaux vise à former les professionnels de santé pour mieux identifier les patients à risque et proposer une prévention adaptée. Cet enseignement prend la forme de cours en visio, par des professeurs et chercheurs hospitaliers, sur des thématiques comme l’obésité et le cancer, les lésions ORL à risque, l’addiction au tabac et à l’alcool, le stress et le cancer, le rôle des pharmaciens dans la prévention, les situations de risque pour le cancer du pancréas, l’impact de la nutrition… Les cours sont ensuite disponibles gratuitement en ligne en replay.

Plus d’informations

 💡* Une CPTS (Communauté professionnelle territoriale de santé) fédère les soignants et acteurs de la santé et du médico-social dans une ville ou un petit groupe de villes. Ce travail en commun vise à identifier les problématiques de santé propres au territoire pour apporter des solutions pratiques et faire de la prévention.

Santé mentale

Un festival culturel à l’hôpital psychiatrique, pour briser les tabous

Un festival dans l’enceinte d’un hôpital psychiatrique, un projet fou ? À l’hôpital Paul Guiraud de Villejuif, qui organise régulièrement des projets culturels avec ses patients, l’idée n’a pas fait froid aux yeux de psychiatre Claire Alexandre, à l’initiative de ce premier “Psy Art Festival”.
Lire notre article détaillé

Psychodon : une marche pour la santé mentale au bois de Vincennes

Initié par le journaliste Didier Meillerand et parrainé par des personnalités publiques, actuellement Yannick Noha, le Psychodon vise à mieux faire connaître les problématiques de santé psychique. L’association organise régulièrement des marches citoyennes pour sensibiliser le grand public. La prochaine marche pour la santé mentale se déroulera au Bois de Vincennes, le dimanche 9 juin. Rendez-vous est donné à 10h30, devant le C’sters Café, 4 Place Edouard Renard, 75012 Paris

“Moment convivial de rassemblement, le Psychodon fédère diverses organisations du monde associatif, privé ou public. Il permet que les acteurs de la santé mentale, les personnes concernées ou non par des troubles psychiques (troubles anxieux, schizophréniques, dépressifs, bipolaires…) échangent et se mettent en mouvement. Ce rendez-vous concourt également à la déstigmatisation des personnes souffrant de ces troubles”, développe Fabrice Cathala, président de France dépression Grand Paris Ile-de-France, partenaire de l’initiative.

Bry-sur-Marne adhère au Réseau des villes amicales pour l’autisme

Créé fin 2022 à Limoges par un collectif, à l’initiative de Maxime Jouaud, autiste Asperger, lui-même père d’un garçon autiste, le Réseau national des villes amicales pour l’autisme est parti du constat que les solutions les plus pratiques pour les autistes et leur entourage émanaient du local. L’objectif est donc d’accompagner les villes volontaires sur les bonnes pratiques, et de contribuer à l’échange de ces pratiques. Cela va de l’accessibilité aux crèches, à l’école, à l’espace public, à la mise en place d’ateliers spécifiques, d’initiatives de sensibilisation, d’horaires dédiés à la piscine, ou encore d’aménagement des horaires de travail des agents aidants.

En Ile-de-France, Bry-sur-Marne est la première commune à avoir adhéré au RVAA, lors d’un vote à l’unanimité le 13 mai dernier. “L’association va nous permettre d’intégrer l’inclusion des autistes dans nos différents projets”, motive le maire LR, Charles Aslangul. Un éventail de détails à considérer, comme le bruit, la lumière… “J’ai appris, par exemple, que certaines couleurs étaient mieux tolérées”, confie l’élu.

Rédaction : Florent Bascoul et Cécile Dubois